Aucun chercheur algérien qui a émergé n'a pu faire aboutir sa recherche en Algérie. C'est une question de politique et de culture», a répondu Hocine Amokrane, chirurgien, à une question relative à l'industrialisation du prototype en Algérie. L'industrialisation du produit inventé demeure problématique. Selon les interventions des inventeurs honorés hier par l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi) lors d'une cérémonie organisée au cercle Frantz Fanon de Riadh El Feth, l'accompagnement des chercheurs est quasiment absent. Abdelghani Chekkar, chercheur, affirme qu'«il n'y a aucun fonds de financement des projets d'invention. Les chercheurs primés sont tous indépendants. Nous comptons sur l'esprit d'ouverture des entreprises privées et publiques». Cet inventeur insiste sur l'importance de cette action : «C'est pour la première fois que les chercheurs sont honorés officiellement en Algérie», a-t-il fait remarquer. M. Chekkar a insisté sur la nécessité de l'implication des ministères et des entreprises concernés par le produit inventé pour qu'il soit sur le marché. Hakim Taoussar, directeur général de l'Inapi, a reconnu que l'invention est «faiblement prise en charge» par son organisme ; il a promis de mettre en place un fonds d'aide aux inventeurs pour financer leurs dépenses lors des déplacements à l'étranger pour participer aux différents concours et salons internationaux des inventions. Le fonds s'occupera également du financement de la réalisation du prototype. Le Salon national des inventions ainsi que des rencontres entre inventeurs et industriels figurent parmi les actions d'accompagnement des chercheurs. Afin de concrétiser ces inventions sur le terrain, Mohamed Kharoubi, président de l'Association des inventeurs, sollicite l'aide des institutions publiques avec l'octroi de crédits bancaires. M. Taoussar estime que cette suggestion est «une solution très importante». Par ailleurs, environ 300 demandes de brevet sont accordées sur les 776 déposées annuellement.