En 2010, les 2 accidents signalés par la SDA, filiale de Sonelgaz, ont provoqué la mort de 6 personnes. Le problème des asphyxies est important. Le chiffre, variant d'une année à l'autre, reste toutefois alarmant, d'où la nécessité de lancer un travail de sensibilisation plus poussé.»Le constat est fait par le PDG de la Société de distribution d'Alger (SDA), Abdelkader Boussourdi, dont la société a lancé, hier, une campagne de sensibilisation sur «la mauvaise utilisation» du gaz au niveau des différentes directions régionales de cette filiale de Sonelgaz. La SDA, qui couvre en plus de la wilaya d'Alger celles de Tipasa et de Boumerdès, a constaté une «recrudescence» des incendies et des intoxications au monoxyde de carbone, dès les premiers grands froids ou à l'approche de l'hiver, soit d'octobre à février. «Les victimes sont nombreuses. Le travail de sensibilisation sur les risques liés aux émanations de gaz est de ce fait intensifié en période hivernale au profit des enfants scolarisés et des particuliers dans les espaces publics ou par l'intermédiaire des médias de masse», atteste Mouled Halitim, directeur hygiène, sécurité et environnement (HSE) au groupe Sonelgaz. Selon les chiffres de la Protection civile, rendus publics hier, lors de la conférence organisée au siège de la SDA, rue Khelifa Boukhalfa, 291 cas d'asphyxie ont été recensés en 2008, 253 en 2009 et jusqu'au mois de septembre de l'année en cours, on comptait 123 cas. La SDA a enregistré, pour sa part, 14 décès entre 2008 et 2009 alors que de janvier à septembre 2010, 6 décès avaient été déjà recensés dans 2 accidents. «On compte rarement une seule victime, le plus souvent c'est toute la famille qui en est affectée. L'intoxication au monoxyde de carbone est un risque domestique majeur», constate le directeur technique gaz, M. Hakkoum, qui assure que ces accidents sont à 100% le fait de particuliers. Les raisons majeures, explique le directeur, ont trait à la défectuosité du matériel commercialisé, acquis par des particuliers, aux défauts d'aération à l'intérieur des habitations, aux installations non conformes ou encore au manque d'entretien le plus souvent fait par des non-professionnels. «La SDA ne lâche le gaz qu'une fois le certificat de conformité remis par le client et les installations inspectées», affirme-t-il, en signalant que des numéros sont mis à la disposition des particuliers au niveau des directions régionales. Pour sécuriser les abonnés, la SDA a lancé une campagne pour reprendre le vieux réseau en fonte des quartiers d'Alger. Travaux à l'arrêt Il reste que l'opération se trouve à l'arrêt en raison de la difficulté pour la société d'avoir des autorisations de voirie au niveau des APC et aux oppositions des habitants. «Sur les 5000 km de réseau en fonte à remplacer par le polyéthylène, il nous reste un peu plus de 70 km. L'opération, à laquelle est allouée un montant de 700 millions de dinars, se trouve à l'arrêt dans certains endroits comme c'est le cas au Télemly (actuel boulevard Krim Belkacem), où des riverains ont empêché le lancement des travaux menés de nuit», relève le PDG de la SDA, Abdelkader Boussourdi, qui assure que le réseau global à Alger est de 5000 km, pour un taux de raccordement de 60%, «le même d'il y a 5 ans».