Le nombre d'estivants (fréquentation des plages) a baissé de 10 millions au cours de la saison estivale 2010. C'est la principale information annoncée, hier à Alger, lors d'une réunion d'évaluation qui a réuni les 14 wilayas côtières en présence de Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Il est passé de plus de 105 millions d'estivants en 2009 à plus de 95 millions en 2010. Le nombre de plages ouvertes à la baignade a par contre augmenté, atteignant 354 plages. 382 parcelles de plages ont été concédées. Le ministre a profité de cette occasion pour relever plusieurs insuffisances : le manque de professionnalisme de certains concessionnaires de plages qui a engendré des pratiques négatives et une baisse de la qualité des prestations fournies, l'insuffisance d'infrastructures d'accueil et le retard dans la préparation des schémas d'aménagement des plages. Il a été proposé d'inclure dans le cahier des charges des concessionnaires des plages la condition d'être professionnel, encourager l'investissement dans les projets hôteliers ainsi que le logement chez l'habitant, multiplier les opérations de contrôle des établissements commerciaux mitoyens des plages et lutter contre les établissements non autorisés. Le ministre a exigé de revoir la manière dont est comptabilisé le nombre d'estivants et a même exhorté à concrétiser le protocole d'accord signé avec l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui vise à moderniser le système statistique et mettre en œuvre le compte satellite du tourisme, en plus de relancer le projet de banque de données du tourisme et le système d'information géographique. Outre la faiblesse des performances du secteur, le faible niveau du volume des recettes s'explique par plusieurs raisons : la faiblesse des données statistiques et cette lacune met davantage en évidence l'impérative nécessité d'un compte satellite du tourisme, le tourisme des non-résidents dont une grande partie bénéficie des prestations et de services fournis par la famille et les proches, la prépondérance du tourisme d'affaires, caractérisé par un faible volume de nuitées, trois à cinq fois moindre que celui des touristes d'agrément, la prise en charge, dans un grand nombre de cas, des hommes d'affaires étrangers par les institutions et les entreprises algériennes, l'absence de bureaux de change durant les week-ends et les jours fériés et le change parallèle. La majorité des intervenants s'accorde à reconnaître l'insuffisance d'établissements hôteliers balnéaires durant la saison estivale malgré les nombreux hôtels qui entrent en exploitation d'année en année. Le déficit va demeurer encore pour quelques années. Il devient primordial d'aider tous les porteurs de projets d'investissement dans le tourisme balnéaire.