Les enfants sont de plus en plus nombreux à faire l'objet de violences sexuelles. Même s'ils ne concernent qu'une partie infime des victimes, vu la chape de plomb qui pèse sur le fléau, les chiffres avancés par les autorités et relatifs aux victimes de pédophilie sont alarmants. Ainsi, 1359 enfants ont subi des violences sexuelles durant l'année 2010, dont 781 filles. Le réseau Nada de défense des droits de l'enfant a, quant à lui, enregistré en l'espace de deux années (2008 et 2010) 8043 appels faisant état de violences sur les enfants à travers le numéro vert qu'il a mis en service. La majorité des cas sont des victimes de maltraitance et de différents types de violences sexuelles. Une situation dramatique et inquiétante qui appelle à une meilleure stratégie de protection de l'enfance. Dans ce cadre, le réseau Nada organise, jeudi prochain à Alger, une journée d'études consacrée surtout au renforcement des capacités des défenseurs des droits de l'enfant pour une meilleure lutte contre la pédophilie sous toutes ses formes. Organisée en collaboration avec la Commission nationale consultative des droits de l'homme, l'Association meilleur avenir pour nos enfants (Amane) et l'ONG international Acting for Life (action pour la vie), ainsi que l'ECPAT du Luxembourg, cette rencontre s'inscrit dans le cadre «du projet régional de renforcement des capacités d'intervention des acteurs locaux pour la promotion des droits de l'enfant et de lutte contre l'exploitation sexuelle dans les pays de la rive sud de la Méditerranée». L'objectif, expliquent les organisateurs, est d'approfondir la réflexion sur les priorités en la matière à travers la présentation des résultats préliminaires de l'étude portant sur les besoins des défenseurs réalisée dans quatre pays de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (Algérie, Maroc, Tunisie et Liban). «Il est prévu la participation des représentants des différents secteurs ministériels, d'ONG internationales et des organisations des Nations unies ainsi que des membres de la société civile et des experts ayant pris part à la réalisation de l'étude en Algérie.» Il est attendu du débat l'échange et la capitalisation des expériences et la sensibilisation des acteurs concernés, notamment sur les moyens et les mécanismes pour l'élaboration d'un cadre de protection de l'enfance, surtout contre les violences sexuelles.