Quand on parle de développement de la wilaya de Ghardaïa, on pense directement à l'agriculture et au tourisme. Mais en réalité, ces deux secteurs, faute d'une bonne gestion, connaissent actuellement une stagnation. « C'est un fait », reconnaissent les grands investisseurs en agriculture à travers la vallée de l'Intissa. La région recèle d'importantes potentialités dans les deux secteurs, eu égard à la fertilité de ses terres, son doux climat et ses palmeraies, expliquent-ils en substance. Ils imputent cet état de fait à la mauvaise prise en charge de ces deux secteurs par les responsables précédents. « L'investissement en matière d'agrotourisme a été entièrement entravé, du fait de sa méconnaissance. » Et de conclure qu'« il faut mettre en place une stratégie pour faire connaître les richesses de la wilaya, notamment en matière de cette nouvelle technique. Les fellahs, entre autres, Bakir Habirèche, (premier propriétaire d'un domaine pilote en agro-tourisme) ont attiré l'attention sur les aléas de l'infrastructure routière actuelle de cette vallée, qui n'incitent guère à l'investissement. Pour susciter l'intérêt des promoteurs, il faut tout d'abord les motiver, mais surtout éradiquer l'indifférence, la bureaucratie et bannir à jamais l'impunité ». Ghardaïa au Centre, El Oued à l'Est, Maghnia à l'Ouest, et bien d'autres contrées aussi, font venir sur le marché national un produit importé. Certes, les quantités sont encore faibles, mais seuls l'expérience, le soutien financier et matériel de l'Etat pourront contribuer favorablement à l'accroissement sensible de la production agricole dans le Sud. Des fellahs à Ghardaïa ont entrepris la production de cacahuètes, ce qui semblait au départ des plus hasardeux, mais qui a donné au fil du temps des résultats concluants. La vallée agricole de l'Intissa est située à 19 km au sud-ouest de Ghardaïa-ville et à 10 km à l'ouest de la ville Sainte, Beni Izguène. Pour s'y rendre, à partir de ses deux accès, il faut quitter la route goudronnée et s'engager sur une piste complètement détériorée, défoncée et très sablonneuse par endroits. Vous n'atteindrez pas le fond de la vallée avant que les cahotements du véhicule ou de l'âne emprunté ne vous incommodent sensiblement les côtes. En dépit d'une opération déjà inscrite pour la réalisation d'une route, sous forme de boucle, « Beni Izguen-Intissa-Ghardaïa », de nombreuses démarches ont été entreprises auprès des autorités locales, par la centaine de fellahs déterminés à défier la nature et qui se sont implantés dans cette vallée, pour la confection d'une voie carrossable, ou au moins restaurer avec du tuf celle déjà, en partie existante. En vain, ce qui a causé de sérieux dommages aux véhicules et tracteurs des fellahs. Récemment découverte, cette vallée de l'Intissa, d'une longueur de 16 km, a connu l'aménagement d'une centaine de périmètres agricoles. La culture des cacahuètes ou autres produits nécessite une terre fertile et bien travaillée, du soleil et surtout beaucoup d'eau. A ce propos, les ressources hydriques accusent une nette insuffisance. Un seul forage desservant l'Intissa 2 et 3, d'un débit de 28 l/s fut creusé depuis. Des demandes pour d'autres forages ont été, semble-t-il, formulées auprès des autorités concernées pour couvrir l'irrigation de la totalité des parcelles de l'Intissa 4 et 5. Mais peine perdue. Heureusement que certains fellahs possèdent dans leur domaine un point d'eau, des puits creusés manuellement et à la tradition, munis de motopompes électriques ou diesel ! Leur débit est très faible, l'eau est utilisée rationnellement, particulièrement en période de grandes chaleurs. A Ghardaïa, en dépit de toutes ces souffrances et de ces mille et une contraintes, quelques fellahs ont tout de même tiré leur épingle du jeu, en réussissant des miracles. Aujourd'hui, c'est la culture des cacahuètes et des fraises, demain ce sera les bananes, les ananas et les avocats pourquoi pas ! Cependant, il faudra tout de même noter que la culture des arachides n'est pas une activité prioritaire dans la région, voire même en Algérie. La préoccupation première de la région et du pays tout entier réside essentiellement dans l'autosuffisance en produits alimentaires stratégiques de première nécessité, comme les céréales, les légumes et les viandes.