Pour récolter des voix aux élections, le NPA n'a pas hésité à mettre en avant le foulard d'une musulmane Aux dernières élections régionales en France, en mars dernier, le Nouveau parti anticapitaliste (extrême gauche, trotskiste) avait pensé engranger des voix en présentant, sur sa liste méridionale, une militante voilée. Le foulard d'Ilham Moussaïd, bien que discret, avait en effet fait fureur, mais pas dans le sens espéré par le NPA qui avait réalisé un petit score, et qui ne cesse de dégringoler. Le débat depuis continuait dans le parti, certains pensant qu'on pouvait être «antilibéral et progressiste», et militer tout en portant le voile islamique qui ne serait qu'un élément de liberté personnelle. A Avignon, on pensait pouvoir, grâce à cette candidate musulmane, pénétrer les quartiers populaires, sous-entendu les quartiers peuplés d'Arabes et musulmans, quartiers souvent en déshérence sociale. Sans résultat apparent. Ilham Moussaïd ainsi que onze de ses camarades ont décidé de quitter le mouvement, avec fracas. Dans une lettre, un sortant indique jeudi : «J'ai rejoint le NPA parce que j'avais entendu, et apparemment mal compris, l'appel de la LCR (ndlr : ancien nom du NPA). J'avais cru que les exploités, les prolétaires, les classes populaires étaient les bienvenus. Force est de constater que ce n'est pas tout à fait le cas». Les partants se sont cependant renforcés et défendent leur position où signes religieux et combat politique peuvent coïncider. Un chef de file, Abdel Zahiri, dénonce sur le site Internet Mediapart «la manière dont certain(e)s ont agi à notre égard jusqu'à lancer une véritable chasse aux sorcières, où nous sommes montrés du doigt comme des pestiférés». Il regrette «l'attente d'un congrès (qui paraît ne jamais arriver) pour trancher si nous avons notre place au sein de ce parti n'est ni à la hauteur ni digne d'un parti de masse révolutionnaire». En tout cas, les militants ne désarment pas : «Nous avons encore beaucoup de luttes à mener ensemble, donc je vous dis à bientôt.» La question embarrasse le NPA. Son congrès, qui devait se tenir en novembre, avait été reporté à décembre, puis depuis peu le mois de février a été annoncé.