Sarkozy sort sa grosse batterie, caressant, sans retenue, dans le sens du poil, les sentiments xénophobes et racistes visant les immigrés. Les musulmans en particulier. Guantanamo pour les indésirables, agrément de listes anti-minarets pour les élections régionales, haro sur les produits hallal… la liste islamphobique est loin d'être close. Pourtant, et le président français vient de le reconnaître, son aïeul à dû ferrailler pour acquérir la nationalité… française. Son débat sur l'identité nationale inventé par lui pour stigmatiser l'Islam, la deuxième religion de France, a échoué. Qu'a cela tienne, le président français rebondi en transposant dans son pays dit “des lumières et de des libertés”, Guantanamo ! Et c'est toujours à l'ex-socialiste Besson que revient la charge de mettre au point ce nouvel instrument anti-immigré. On le disait déprimé ce ministre chargé de rétablir la France dans sa pureté civilisationnelle, pour ne pas dire raciale. Le ministre “chouchou” de Sarkozy, pour reprendre l'expression de médias parisiens, va déposer un projet de loi destiné à favoriser la création de “zones d'attente spéciales” pour les étrangers sans papiers. Le projet sera présenté au Conseil des ministres début mars... juste avant les régionales. De véritables Guantanamo pour parquer les étrangers entrés clandestinement en France mais aussi les immigrés indésirables à renvoyer dans leur pays d'origine, voire à expulser dans des endroits quelconques. Les harragas seront ainsi entassés dans un site, le temps qu'il faut, pour permettre à l'administration d'établir les papiers de leur conduite hors France. Les formalités d'expulsion seront simplifiées pour faire partir les indésirables au plus vite, sans délai et sans aucun recours : 48 heures pour faire appel contre 30 jours aujourd'hui. La rétention durera 30 jours, histoire de prendre le temps nécessaire pour convaincre le juge à décider la reconduite. Jusqu'ici, il s'est trouvé en effet des juges encore indépendants pour débouter les instructions d'expulsion de la police, comme cela vient d'être le cas pour les harragas débarqués sur les côtes corses, les juges ont exigé de l'administration l'examen de leur demande d'asile, avant de passer à la position radicale. En fait, Besson n'innove pas, il existe en France déjà une cinquantaine de zones d'attente dans des endroits très précis, genre aéroports, ports ou gares. Avec son projet, elles seront ouvertes à l'avenir n'importe où, n'importe quand, n'importe comment et par n'importe qui ! Les Guantanamo à la française seront ainsi ouverts là où se trouvent des communautés immigrées, à proximité des lieux d'interpellation des expulsables. Avec la droite à la mode Sarkozy, cela a le mérite d'être clair. Avec ce projet, s'en est fini de l'hypocrisie “France, terre d'asile et des droits de l'homme”. Guantanamo inventé par Bush junior dont Sarkozy avait été un proche, est un système carcéral où des êtres humains sont détenus pour un temps indéterminé, sans possibilité de se défendre et sans assistance juridique. L'objectif est évident : enfermer les indésirables à l'abri des regards de la justice afin d'éviter tout processus judiciaire jugé trop clément et trop laxiste. Le groupe d'information et de soutien des immigrés évoque déjà l'instauration d'un régime d'exception : bonjour la république bananière, adieu l'esprit de 1789 dont bassine sans cesse le Parti socialiste qui s'est contenté d'annoncer qu'un tel projet ne serait pas constitutionnel. Voilà longtemps que les socialistes ont fait de la franchouillardise leur tasse de thé, peut-être même bien avant Sarkozy. Et ce n'est pas l'acceptation par le ministre de l'Intérieur français de la liste anti-minarets aux élections régionales qui va contredire la Lepénisation de la France officielle. Cette liste d'extrême droite pour la région de Franche-Comté, composée du MNR, du Parti de la France, de la droite nationale et du Front comtois, s'intitule : “La ligue comtoise, non aux minarets”. Le programme est clair, plus de musulmans dans la région. Quelques français qui continuent à faire honneur à la France tolérante ont demandé à la préfecture du département d'invalider cette liste, contraire aux valeurs républicaines. Le préfet leur a rétorqué : “La ligue comtoise, non aux minarets” est conforme au code électoral ! L'effet dominos n'a pas attendu longtemps. La préfecture de Moselle a également enregistré une liste “Non aux minarets”. La course est ouverte par le ministre de l'Intérieur, Hortefeux, pièce maîtresse dans le système Sarkozy. Même l'alimentation hallal s'est invitée dans la guerre contre l'Islam menée tambour battant en prévision des régionales. Depuis novembre, Quick a rayé le porc de sa carte, dans ses établissements en milieux musulmans. Cette loi de l'offre et de la demande, le maire socialiste de Roubaix ne l'entend pas de cette oreille, s'en prenant à la chaîne de restauration rapide dont le chiffre d'affaires provient de clients majoritairement musulmans. Le PS joint, sans état d'âme, sa voix à celle des Lepénistes dont la raison d'être a toujours été la guerre contre les étrangers qui mangent le pain des Français ! À Roubaix, la population musulmane est importante et c'est le laboratoire de Marine Le Pen qui va prendre le relais de son père sous peu. Même posture anti-musulmane chez le Parti de la Gauche, mené par un ex-cacique du PS, Jean-Luc Mélenchon. Son candidat aux régionales en Alsace est contre l'enseignement de l'Islam à l'école alors que le catholicisme et le judaïsme le sont depuis longtemps dans la région. L'islamophobie a donc gagné même la gauche. Il n'ait qu'à rappeler les cris d'orfraie lancés par la classe politique française, dans toute sa palette, contre le NPA, le parti de Besancenot qui a osé faire figurer dans une de ses listes aux régionales une musulmane portant un foulard, un simple bandana ! Enfin, jamais gouvernement et classe politique français n'auront autant abusé sur le fantasme de la peur de l'étranger. Principalement l'Islam. Si on devait comparer, il faut aller chercher du côté de la France pétainiste, lorsque les juifs étaient pourchassés.