La riposte de hackers pour protester contre l'arrestation d'Assange a été fulgurante, alors que le seul journal arabe à publier des originaux des «câbles» a été piraté hier. Une vraie guerre sur le web semble déclarée. L'affaire WikiLeaks continue et la tension monte. Malgré l'incarcération de Julian Assange, les partisans du jeune Australien ne se laissent pas abattre. Tandis que le site continue à divulguer des «câbles», des hackers s'attaquent aux organisations anti-WikiLeaks en s'en prenant, mercredi soir, aux sites web de MasterCard et de Visa, ainsi qu'à leurs services en ligne. Ils ont été attaqués par un groupe se baptisant «Anonymous». Ce groupe de hackers a réussi à mettre en place un botnet (logiciel robot) pour lancer son attaque massive. Cette cyber-agression serait due à un «cable» qui accuse Visa et MasterCard de bénéficier du travail de lobbying du département d'Etat. Les partisans ont reçu un soutien de poids en la personne de l'avocat Geoffrey Robertson, qui a accepté de représenter le fondateur de WikiLeaks. Ce champion de la défense des droits de l'homme a, notamment, défendu l'Iranien Salman Rushdie, écrivain cible d'une fatwa des autorités religieuses iraniennes. Al Akhbar, victime d'une cyber-attaque WikiLeaks ne se ramollit pas et ressort l'affaire de l'assassinat du dirigeant libanais Rafic Hariri en pointant du doigt le manque de coopération de plusieurs pays. Ces nouvelles révélations mettent en lumière les difficultés du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) qui doit incessamment publier l'acte d'accusation dans cette affaire. Ces nouvelles informations interviennent alors qu'Al Akhbar, journal proche de l'opposition a été piraté après avoir divulgué des «câbles» diplomatiques. «Nous sommes victimes depuis plusieurs jours d'une cyber-attaque qui vise le système informatique interne du quotidien», a précisé Elie Chalhoub, de la rédaction d'Al Akhbar. «Le journal coopère actuellement avec de grands quotidiens dans le monde pour organiser une campagne de défense de notre droit à publier ces informations», a-t-il ajouté. Navi Pillay, Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, a exprimé hier son inquiétude face aux pressions exercées sur les entreprises offrant des services ou même du soutien au site WikiLeaks. «Je suis préoccupée par des informations faisant état de pressions exercées sur des compagnies privées, dont des banques, des sociétés émettrices de cartes bancaires ainsi que des fournisseurs de site internet, pour qu'ils ferment leurs lignes de crédit pour des dons destinés à WikiLeaks», a expliqué Mme Pillay. Et d'ajouter : «Certaines pressions peuvent être interprétées comme une tentative de censure contre la publication d'informations et pourraient potentiellement constituer une violation du droit à la liberté d'expression de WikiLeaks.» «Si WikiLeaks a commis des actes reconnus illégaux, ceci doit être traité dans le cadre de la législation et non par le biais de la répression», a-t-elle précisé.