Encore une fois, les quelques dizaines d'anciens militaires contractuels blessés dans le cadre de la lutte antiterroriste ont été accueillis, hier, devant le siège du conseil de la nation à Alger, à coups de matraque par des policiers. Venus protester contre la situation sociale dramatique dans laquelle ils vivent, ces anciens soldats de la République n'ont pu aller jusqu'au bout de leur action. Les policiers, présents en nombre impressionnant, ont fini par les en empêcher en les dispersant avec une brutalité inouïe. Seule une délégation de quelques jeunes a pu accéder aux bureaux du Sénat, pour remettre une lettre portant une série de revendications au président de cette institution parlementaire. Il s'agit, entre autres, de l'indemnisation matérielle pour séquelles physiques causées dans le cadre de la lutte antiterroriste, de la revalorisation de la pension d'invalidité qui ne dépasse pas, actuellement, les 2800 DA pour une incapacité de 100%, mais aussi de la prime de blessé. Il est également demandé de réviser le code des retraites militaires et d'équilibrer les retraites des militaires qu'ils soient contractuels, réservistes ou actifs, et de reverser les pensions d'invalide aux ayants droit une fois le concerné décédé. Les signataires exigent également l'application de la décision 912/99 du 3 avril 1999, relative à l'indemnité de 20% octroyée aux blessés victimes du terrorisme, et celle du 7 février 2007 concernant le logement social pour les victimes du devoir national et la réinsertion de ces derniers, et enfin la mise en place à leur profit de structures d'accueil et d'écoute au niveau des hôpitaux militaires et l'instauration d'une représentation au sein du Parlement. Ces revendications ont été déjà formulées et adressées au Premier ministre et au ministre de la Défense ; elles se sont soldées par des promesses d'application mais à ce jour rien n'a été fait sur le terrain. Les signataires se sont dispersés sur le boulevard Zighout Youcef, à Alger, mais en se donnant rendez-vous pour une autre action, parce que déterminés à arracher ce qu'ils estiment comme étant leurs droits, au même titre que leurs anciens compagnons d'armes, à savoir les militaires actifs.