Dans plusieurs localités abandonnées, l'essentiel manque encore, à savoir les possibilités d'emploi, l'eau, les routes et autres commodités élémentaires. Le dossier des familles déplacées durant les années de terrorisme n'est pas près de se fermer dans la wilaya de Aïn Defla où tout indique qu'il reste du chemin à faire sur bien des plans, afin de colmater toutes les fractures dans ce domaine. Pour rappel, la wilaya de Aïn Defla a connu un exode massif à cette période, avec plus de 11 000 familles ayant tout quitté pour s'installer aux périphéries des agglomérations et zones secondaires et d'autres au niveau des wilayas avoisinantes. Les conséquences de cette période chaotique ne sont toujours pas effacées, puisque nombre de localités sont encore désertées et leurs populations éparpillées. Les récentes sorties du nouveau wali de Aïn Defla sur le terrain ont par ailleurs mis à nu les défaillances de la stratégie mise en place pour favoriser le retour des populations déplacées, cette stratégie ayant été initiée dans la précipitation. Ainsi, d'est en ouest, du sud au nord de la wilaya, les revendications des citoyens concernés sont les mêmes. Il s'agit pour ces familles de pouvoir retourner vivre dans un espace viabilisé et sécurisé. Or, dans plusieurs zones visitées, l'essentiel manque encore, à savoir l'eau, les routes, l'emploi... Il en est Ainsi au niveau de la localité d'Aghbal, située à l'extrême sud-est du chef lieu de la wilaya de Aïn Defla à la frontière avec la wilaya de Médéa. Le douar abandonné par ses habitants à cause de l'insécurité dispose néanmoins d'une école réhabilitée et d'une salle de soins. Mais les anciens habitants refusent d'y retourner, à cause de la route impraticable sur plusieurs kilomètres. Leur seule condition de retour est l'aménagement de cette route, affirment certains d'entre eux. Signalons que ce douar dispose de 59 habitations réalisées dans le cadre des programmes destinés à favoriser le retourdes populations, mais ces logements sont inoccupés depuis des années. Il faut dire cependant que cette région était livrée dans un passé relativement récent à une totale insécurité. Des mesures insuffisantes Pour encourager davantage les familles réticentes à se réinstaller dans cette localité, le nouveau wali proposera une aide supplémentaire à l'habitat rural pouvant aller jusqu'à la réalisation de 50 nouvelles unités. La situation générale est quasiment similaire à l'extrême nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, au niveau de la localité de Zougagha dans la commune de Tachta (daïra d'El Abadia). Trois familles seulement ont accepté d'y retourner. Des dizaines d'autres continuent à vivoter dans les bidonvilles, refusant de regagner ce hameau à cause de graves déficits des commodités de base. A noter qu'il a été réalisé à cet endroit perdu sur les montagnes du Dahra 46 constructions qui restent encore inoccupées depuis l'année 2003. Celles-ci sont à ce jour inhabitées à cause de graves insuffisances concernant notamment le réseau d'assainissement, l'eau et l'état des bâtisses inachevées ou dégradées. En outre, les chemins non aménagés constituent une entrave supplémentaire pour les familles candidates au retour. Pour pallier la situation, le wali instruira les services compétents de lancer dans les plus brefs délais une opération de réhabilitation de ces habitations et la création d'un projet de proximité de développement rural intégré (PPDRI) afin de permettre aux chômeurs d'accéder à une activité pour vivre. Partout où les autorités de wilaya sont passées, la question lancinante du retour des populations dans leurs villages revenait comme un leitmotiv. En dépit de la volonté affichée par les concernés devant l'insistance du chef de l'exécutif et ses ultimatums, d'aucuns doutent encore de l'efficience des mesures préconisées en vue d'un retour rapide et définitif des populations déplacées afin de clore définitivement ce dossier.