Les dernières émeutes qui ont éclaté en ce début d'année 2011 dans certaines zones situées à l'est de la wilaya de Tipasa illustrent le malaise profond qui caractérise l'écrasante majorité de la population. Couper les routes à l'aide de pneus brûlés, de grosses pierres et de troncs d'arbre, incendier les bacs à ordures, d'une part, et d'autre part la multiplication des agressions et des vols, y compris dans les villes, sont des indicateurs alarmants. Le nombre de prostituées et de délinquants ne cesse de s'accroître. A Tipasa, des prostituées «clandestines» n'ont pas trouvé mieux pour étaler «leur marchandise» que de s'afficher à proximité du musée. Les marchés se sont transformés en enfer depuis le début de l'année en cours. Les pères de famille sont lassés par la hausse soudaine des produits alimentaires et des légumes. En dépit des chiffres prometteurs annoncés, relatifs à la baisse du taux de chômage dans la wilaya de Tipasa, la présence massive de grappes humaines au niveau des places publiques, des rues et des quartiers contredit le discours officiel. Le chômage continue à faire des ravages dans l'esprit des jeunes, y compris les universitaires. L'investissement dans la wilaya de Tipasa, créneau créateur de richesses, demeure une utopie. Le secteur de l'artisanat au sens le plus large continue à «naviguer» à vue. Les investisseurs se font désirer au niveau des zones d'activité de Koléa, Fouka, Attatba, Khemisti, Tipasa, Hadjout, Sidi Amar et Gouraya. Il reste au total 260 lots pour une superficie de 235 000 m2 à exploiter. L'économie locale n'arrive pas à prendre son envol, en raison des lenteurs bureaucratiques et des réflexes rétrogrades. Le démantèlement volontaire des entreprises du secteur public et du secteur privé réalisé durant les dernières années aura été dramatique pour les dizaines de milliers de familles de la wilaya de Tipasa. Le territoire de cette wilaya est devenu un mirage pour des personnes naïves, en quête de moyens, pour subvenir à leurs besoins, notamment celles qui habitent les wilayas lointaines. Il suffit de se référer à ce dernier acte enregistré dans l'après-midi du 3 janvier à Douaouda, localité située à l'extrémité est de la wilaya de Tipasa. Mlle Karima O., âgée de 26 ans, sans emploi, s'est suicidée, en se jetant d'un balcon du 3e étage d'un immeuble. Elle était venue d'Oum-El-Bouaghi.