L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont revu à la hausse la demande mondiale de pétrole pour les années 2010 et 2011, même si les chiffres sont différents pour les deux organisations. Dans les deux rapports mensuels publiés lundi pour celui de l'OPEP et mardi pour celui de l'AIE, les prévisions de la demande mondiale sont revues à la hausse pour l'année en cours.Lundi, l'OPEP avait déjà estimé que la demande mondiale pour l'année 2011 était en hausse de 200 000 barils par jour par rapport à son estimation du mois dernier. Cette hausse est favorisée par un hiver plus froid et une meilleure conjoncture économique, selon l'Organisation. Pour 2011, la croissance de la demande mondiale en pétrole devrait être de 1,2 million de barils par jour par rapport à 2010, soit 87,3 millions de barils par jour. L'hiver dans l'hémisphère nord a influé sur la demande en fuel de chauffage et a contribué à faire baisser les stocks importants de pétrole. La même hausse de 200 000 barils/ jour avait été estimée pour 2010, qui devrait ainsi clôturer par une demande en pétrole de 86,1 millions de barils/jour. Le même constat de hausse de la demande est fait aussi dans le rapport mensuel de l'AIE rendu public hier, même si les chiffres des estimations de cette agence restent supérieurs à ceux de l'OPEP. Pour 2011, l'AIE estime la demande mondiale à 89,11 millions de barils/jour, soit une hausse de 320 000 barils par rapport à l'estimation du mois dernier. Par rapport à 2010, l'augmentation de la demande est de 1,4 million de barils/jour. A l'appui de ces chiffres, l'AIE comme l'OPEP citent la reprise économique et une croissance économique notable dans des pays comme la Chine ou dans les pays membres de l'OCDE, dont dépend l'AIE, et un hiver rigoureux dans l'hémisphère nord. C'est ainsi que pour 2010, l'AIE estime que la demande a augmenté de 2,7 millions de barils par jour par rapport à 2009. L'estimation est ainsi plus élevée de 320 000 barils par jour que pour le mois dernier. Concernant la situation actuelle du marché, les deux organisations divergent. Si l'AIE a émis des inquiétudes sur l'augmentation des prix qui vont vers les 100 dollars le baril en estimant que cette augmentation pourrait avoir un impact sur les efforts de reprise de l'économie mondiale, l'OPEP considère au contraire que le marché est bien approvisionné et reste équilibré. A ce propos, le secrétaire général de l'OPEP, Abdellah Badri, a déclaré que «le marché est bien approvisionné» et que «les stocks sont suffisants pour environ 60 jours, la moyenne sur 5 ans étant de 53 jours». Il a exclu aussi une possible augmentation des quotas de production de l'OPEP. Lundi, le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait indiqué que «le marché était équilibré et les prix satisfaisants autant pour les producteurs que pour les consommateurs».La dernière réaction en date est celle du ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Mohamed El Hamili, qui a estimé que «les cours actuels sont de nature à assurer les investissements nécessaires pour développer l'industrie pétrolière, augmenter la capacité de production de réserve dans les pays de l'OPEP et promouvoir l'industrie des énergies renouvelables».Hier en milieu d'après-midi, le brut américain était au dessus des 91 dollars, tandis que le brent était au dessus des 97 dollars le baril.