Les dernières neiges qui ont abondamment recouvert la région de Bordj Bou Arréridj ont révélé un site forestier et montagneux magnifique, du côté de Djaâfra. Les paysages, sublimés par le manteau blanc, paraissent tout indiqués pour le développement d'activités touristiques d'hiver, mais l'endroit manque cruellement d'infrastructures hôtelières, même parmi les plus rudimentaires comme les auberges de jeunesse, se désolent les habitants de cette région. «La neige dépasse plus des 50 centimètres d'épaisseur dans certaines localités comme Bounda, El Colla et bien d'autres villages à l'architecture kabyle, nichés à flanc de montagne. Malheureusement, on ne peut y accueillir des familles, des visiteurs ou des enfants dans le cadre d'un petit séjour organisé durant le week-end, faute de gîtes», regrette un visiteur. Bien que les chemins communaux menant vers ces localités aient été dégagés par les chasse-neige, rares sont les visiteurs qui viennent admirer le magnifique panorama revêtu d'une couche immaculée que la réapparition du soleil fait scintiller. Des gîtes pour redonner vie à ces régions Djebel Bounda (1364 m d'altitude), Djebel Teffreg (1326 m) et Djebel Chekbou (1029 m) pourraient être valorisés rien que par la construction de gîtes qui redonneraient un peu de vie à toutes ces zones. C'est avec un brin de nostalgie que les Bordjiens se rappellent que de nombreuses maisons de la commune, dans beaucoup de villages, pourtant dotées de gaz et d'électricité, ont été abandonnées par leurs propriétaires qui refusent cependant de les céder pour une exploitation touristique. Une requête a été formulée aux autorités locales pour la réalisation d'un petit hôtel à Djaâfra. Une demande qui «attend toujours une réponse». A la direction du tourisme, on signale qu'un projet d'aménagement d'une forêt récréative, dans le domaine forestier de l'Etat, au nord de la wilaya, est prévu, mais pour ce qui est des investissements touristiques, comme par exemple la construction d'un hôtel, ils relèvent de l'initiative privée mais, hélas, il y a un réel manque de terrains à bâtir dans tout le nord de la wilaya. Si l'Etat est prêt à accompagner et à soutenir les initiatives locales, les responsables à la direction de la jeunesse et des sports reconnaissent qu'il n'y a «aucun projet de réalisation d'une auberge de jeunesse dans la daïra de Djaâfra» ; ceux du secteur du tourisme ajoutent que l'initiative de réaliser une telle structure ou un hôtel est du ressort des élus locaux, qui peuvent inscrire de petits projets pour le développement du tourisme dans leurs communes. Pour le tourisme de montagne, il faudrait peut-être, comme le souligne un étudiant de Djaâfra «attendre que les uns et les autres se décident à accorder leurs violons». Pour ce jeune homme, il apparaît, en effet, que la volonté de tirer profit des merveilleux sites de cette région «existe bel et bien». Peut-être faudrait-il seulement «désobstruer les canaux de la communication» entre eux, conclut-il, suscitant des hochements de tête approbateurs des gens de la région.