De violentes turbulences sont nées à la suite d'une volonté du maire de faire limiter l'espace steppique conquis par quelques familles. La commune de Feidja, 40 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, a vécu au rythme d'une grogne citoyenne qui a failli mettre le feu aux poudres dans une contrée steppique dominée par les barons de la steppe mais aussi par une jeunesse aux attentes multiples. Une semaine d'enfer où de violentes turbulences sont nées à la suite d'une volonté du maire de faire limiter l'espace steppique conquis par quelques familles de la région depuis des lustres sans qu'aucune institution habilitée ne daigne y mettre un terme. Des familles qui contrôlaient chacune 1000 à 10.000 hectares de terres indûment. Les incriminés parlent, eux, d'un «étouffement jusqu'au-devant de leurs propriétés» et tentent de se rebeller contre cet ordre établi. Feidja, qui s'étale sur de vastes étendues et parcours qui lui permettent d'engranger des millions de dinars de la gestion des mises en défens, nonobstant les subsides qu'elle tire du passage des pipes, reste-t-elle un modèle de la mal gérance au point de susciter la colère de certains de ses 7000 habitants ? Si l'on se fie au maire, M.Benali Larbi, la réponse est non. Cet élu d'obédience RND, qui a assuré plusieurs mandats à la tête de cette assemblée, fait savoir qu'il a «rencontré une opposition farouche concernant la location des parcours de la part de certaines familles qui ont fini par jeter leurs tentacules». Un scénario concocté Lâché par deux de ses pairs, affiliés au FLN et au RND, notre interlocuteur ne semble pas s'en émouvoir car «ce sont des propriétaires terriens inféodés à leurs clans» dira-t-il. Relatant les péripéties du mécontentement populaire, ponctué par un sit-in devant le siège de la mairie et le saccage de son bureau, il a évoqué «un scénario concocté par ses adversaires» qui auraient ramené, dans une soixantaine de véhicules de type Mazda, des gens qui ne résident même pas dans la commune. M. Benali, s'agissant de l'emploi de sa fratrie et des sbires pour contrer les manifestants, réfute et argue «d'actes citoyens spontanés émanant de citoyens jaloux des acquis de leurs communes venus protéger les biens publics et privés» et évoque «de nombreux projets réalisés au profit de la collectivité dans tous les domaines». D'autres sons de cloche se font entendre. Parmi eux, les représentants d'une association écologique locale. Par la voix de son président, Mekaoui Abdelkader, il s'agit «d'accumulations de problèmes liés à l'emploi sélectif, l'habitat et l'électrification rural mais aussi à la gestion des réserves steppiques et des labours illicites». Notre interlocuteur, qui a fait partie d'une délégation de 20 personnes reçue par le chef de l'exécutif local, fait savoir que «le maire dirige d'une main de fer la commune» non sans égrener certains dépassements. Les conciliabules, qui ont eu lieu au siège de la wilaya, ont calmé un peu les esprits en attendant des jours meilleurs.