La Libye, sous le règne de Mouammar El Gueddafi depuis 42 ans, ne veut pas rester en marge du tournant historique arabe. Des foyers de résistance commencent à se créer pour exiger «démocratie et justice». Des groupes de jeunes, qui se réunissent sur les réseaux sociaux, ont lancé depuis quelques jours un appel à manifester le 17 février en Libye sous le slogan de «Journée de la colère». Le régime d'El Gueddafi réagit en ciblant des personnalités «subversives». Ainsi, l'écrivain et opposant libyen, Jamal Al Hajji, ayant appelé à des manifestations en Libye a été arrêté début février à Tripoli par les autorités qui l'accusent fallacieusement d'avoir percuté un homme avec sa voiture, a rapporté Amnesty International (AI). «Ancien prisonnier politique, Jamal Al Hajji semble avoir été pris pour cible après avoir appelé à des manifestations pacifiques dans le pays», a estimé l'ONG basée à Londres. M. Hajji, également détenteur de la nationalité danoise, a été arrêté le 1er février à Tripoli par des agents de sécurité en civil qui l'ont accusé d'avoir percuté un homme avec sa voiture, ce qu'il nie, a indiqué AI dans un communiqué. Pour Malcolm Smart, directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, il s'agit d'«un prétexte pour camoufler une arrestation politique». Selon M. Smart, qui cite des témoins, «l'homme qui s'est plaint d'avoir été percuté par la voiture (...) n'a présenté aucun signe visible de blessure». D'autre part, les agents, qui ont arrêté M. Hajji, étaient en civil, a ajouté M. Smart, pointant du doigt des membres de l'Agence de sécurité intérieure. Son arrestation est intervenue «peu de temps après qu'il eut lancé un appel sur Internet à des manifestations réclamant plus de libertés en Libye». AI a appelé à sa libération «immédiate et sans condition».