Réputée pour son rôle de thuriféraire à l'égard de Moubarak, la presse gouvernementale égyptienne, a salué, hier, la «Révolution des jeunes» qui ont «vaincu» le régime au terme d'une mobilisation sans faille. «Le peuple a fait tomber le régime», «Les jeunes d'Egypte ont obligé Moubarak au départ», titrait en une Al Ahram, poids lourd de la presse gouvernementale. Le quotidien va même jusqu'à saluer le site de socialisation Facebook qui a permis aux jeunes militants de relayer les appels à manifester. «La révolution de Facebook renverse Moubarak et les symboles du régime», écrit le journal, qui estime que le site de socialisation a joué le rôle de «siège du conseil du commandement de la révolution». Les médias de l'Etat avaient commencé ces derniers jours à présenter sous un jour favorable la revendication des jeunes manifestants pour le changement. «Après la révolution du 25 janvier, personne ne pourra revenir en arrière», poursuit Al Ahram. Le journal note que «certains tentent de récolter les fruits de la révolution avant qu'ils ne mûrissent», en allusion à Mohamed ElBaradeï et au secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, deux figures-clés de l'opposition égyptienne. Le quotidien publie un supplément dédié aux «jeunes de la libération» sous le titre : «Nous avons vaincu». «Après 18 jours seulement de colère populaire, tout a changé dans la vie des Egyptiens», souligne-t-il. Pour le journal gouvernemental Al Goumhouriya, «la popularité de Moubarak, qui était basée sur la défense des pauvres et des citoyens à faibles revenus, s'est effondrée». «Le futur président doit être transparent, il est de notre droit de connaître sa fortune avant et après sa prise de fonction», ajoute-t-il, tandis que des rumeurs prêtent à Hosni Moubarak et sa famille une richesse colossale. La télévision d'Etat a diffusé, samedi matin, un message à l'adresse du peuple égyptien le «félicitant pour sa grande révolution» et saluant l'armée pour son «rôle important dans la protection du rôle de la révolution, de la nation et des citoyens».