Alors que la Libye a commencé hier à vivre ses premières révoltes et qu'une journée de colère est prévue aujourd'hui, le dictateur de Tripoli met en route son rouleau compresseur répressif. L'importance des moyens mobilisés sont révélateurs de l'inquiétude du régime. De notre correspondant de Suisse Le silence... Inquiétant. Hier, on a tenté en vain d'atteindre les Libyens qui se sont exprimés dans nos colonnes au sujet de la «journée de la colère» d'aujourd'hui, jeudi. Une journée organisée grâce à facebook et qui vise à déboulonner le colonel El Gueddafi, au pouvoir depuis 42 ans à Tripoli. Mais aucun d'entre eux n'a répondu. Et pour cause. Selon nos informations, les autorités libyennes qui filtrent toutes les communications téléphoniques et observent les mouvements sur Internet ont procédé à une vaste rafle de toutes les personnes ayant reçu des appels de l'étranger, qui ont consulté facebook, qui ont envoyé des messages SMS ou qui ont posté sur le Net des images des violentes manifestations de mardi soir à Benghazi, la deuxième ville de Libye. Autre signe qui ne trompe pas : la télévision publique, qui a diffusé des images des manifestations pro-El Gueddafi, a demandé aux admirateurs du colonel de sortir dans la rue aujourd'hui pour montrer leur amour et leur attachement au guide.