Abdelmadjid Fendjel, fils de La Casbah de Cherchell ne veut pas s'autoproclamer «artiste peintre» et affirme tout haut qu'il n'appartient à aucune école. En sa compagnie, moult sujets sont passés en revu Cet enseignant en retraite, éminent pédagogue, marginalisé hélas par un environnement qui aime se baigner dans la médiocrité et la facilité. Cette «perle rare» n'a jamais fait l'objet d'une médiatisation, pourtant, il aborde avec une passion inouïe devant son assistance l'ensemble des thèmes relevant de la culture au pluriel et de l'histoire. Ce sexagénaire de l'ex-Césarée insiste sur sa manière dilettante dans sa façon de travailler. La direction de la culture de la wilaya de Tipasa a cette fois-ci orienté ses projecteurs vers cet éducateur anonyme qui expose une trentaine de ses œuvres au niveau de la bibliothèque urbaine de Tipasa, située à proximité du lycée et de la radio locale. Cette exposition s'achèvera le 6 mars prochain, elle s'articule sur 2 aspects, d'abord le figuratif et ensuite l'histoire universelle. Les toiles au style figuratif expriment la variété de la richesse du patrimoine culturel et artisanal algérien. En revanche, le second aspect illustre les civilisations africaines et les civilisations indou-sino-nippone. «Mes œuvres modestes constituent de véritables pages d'histoire car elles nous offrent des opportunités pour susciter les débats sur l'histoire, d'une part, et d'autre part, la toile avec tout ce qu'elle offre dans les regards, les couleurs, les mouvements demeure un support pédagogique», ajoute-t-il. Fendjel Abdelmadjid s'élance alors dans les analyses et les commentaires pour subjuguer et cultiver les visiteurs. Notre artiste est convaincu qu'une galerie d'exposition des œuvres est une institution qui remonte le temps lointain, «c'est un regard vers l'histoire», indique-t-il. Artisanat, pollution, danses populaires, bonheur, déception, beauté des paysages et des êtres humains, espérance, souffrances des hommes et femmes, sont autant de thèmes abordés dans son exposition. Abdelmadjid Fendjel est déçu par l'échec de son initiative prise au niveau de la bibliothèque de sa ville natale, Cherchell. «Impossible de mettre en valeur notre patrimoine et notre artisanat, dit-il, quand des responsables locaux sont incultes, il faut que tout le monde s'imprègne pour donner de la vitalité et de l'avenir à nos richesses culturelles, ajoute-t-il. J'aurais souhaité voir nos enfants dans les ateliers en train de peindre pour mieux exprimer leurs rêves, leurs idées géniales que de les voir livrés à la rue sans aucune perspective», conclut-il.