596 établissements visités (abattoirs, boucheries, étals de marchés hebdomadaires, restaurants, réfectoires,…) : 47 865, 93 kilos de viandes ont été saisies. Le circuit de fourniture en viandes appelle à une revalorisation. De l'abattage à l'écoulement, cela ne va pas tout à fait comme il faut. Une conception hors d'une vision archaïque et rurale de la profession peine à s'imposer aux esprits. Pour la preuve, le tout Béjaïa compte trois abattoirs seulement (Béjaïa, Sidi Aich et Ait R'zine) et beaucoup plus de tueries, soit sept au total. Cinq sont implantées dans la vallée de la Soummam et deux à l'Est de la wilaya (Aokas et Kherrata). Les tueries sont caractérisées par trois infrastructures, la salle d'abattage et celles d'éviscération et d'inspection. Alors que la chaîne infrastructurelle des abattoirs est beaucoup plus complexe. Elle est composée en ligne, ce qui est appelé le principe de la marche en avant, de l'aire de repos et de diète, de la salle d'abattage, de la salle d'habillage, et de celles d'éviscération puis d'inspection, de la chambre froide et de la sortie vers les camions frigorifiques. Pourrait être rajoutée la salle de saisie des carcasses ou des quartiers avérés impropres à la consommation. Le fonctionnement doit en outre mettre en adéquation la capacité de production à l'équipement. Il y a lieu donc de tirer les choses vers le haut. Et c'est en ce sens qu'en 2008, le ministère de l'agriculture a instruit les directions des services agricoles (DSA) de l'obligation de la mise en conformité des abattoirs et des tueries, du moins par l'installation d'une chambre froide. Les services vétérinaires de la DSA de Béjaïa ont ainsi entamé en 2009 un programme de revalorisation. Les APC ont été sommées de se mettre en conformité. Mais les choses n'ont pas pour autant évolué. Et c'est alors qu'est mise à profit l'occasion d'une réunion en 2010 du comité de wilaya de la lutte contre les zoonoses. Un rapport exhaustif sur l'état des lieux y est présenté. Il est jugé alarmant. Est alors mise sur pied une commission présidée par le secrétaire général de la wilaya et composée de l'Inspection vétérinaire et des directions du commerce et de l'environnement. Elle effectue une première sortie en mars 2010 et fera des recommandations aux exploitants non sans avoir accordé des délais pour y remédier. En septembre, jugeant que les délais sont écoulés, une deuxième sortie conduira à la fermeture d'un abattoir, celui de Sidi Aich et de deux tueries, à Tazmalt et à Amizour. Si une amélioration notable est constatée au niveau de l'abattoir de Sidi Aich et qu'un engagement écrit est signé par l'APC de Tazmalt pour qu'il y aille de même, la tuerie d'Amizour est, elle, définitivement fermée. Une troisième sortie est prévue pour les prochains jours. Elle a pour objet de vérifier si les délais rallongés pour certains établissements se sont soldés par la mise en conformité exigée. Auquel cas sinon, une fermeture peut être prononcée. Mais le reste du circuit n'est pas également sans aléas. Si le travail lancé en 2007 et qui concerne le transport des carcasses dans un véhicule approprié, un camion frigorifique et non une 404 bâchée, a porté ses fruits, il demeure que plusieurs infractions à la règlementation sur le plan sanitaire sont commises. En atteste le bilan qui clôt l'activité 2010 de la brigade d'inspection mixte. L'inspection de 596 établissements visités (abattoirs, boucheries, étals de marchés hebdomadaires, restaurants, réfectoires,…) se solde par la saisie de 47 865, 93 kilos de viandes rouges et de viandes blanches. Pour le motif qu'elles soient avariées, non estampillées ou non contrôlées. Il faut aussi relever dans la conduite du contrôle «l'incompréhension» qui caractérise parfois le rapport exploitant-vétérinaire. Le citoyen se pose même la question si un vétérinaire a le pouvoir persuasif nécessaire au maintien ou à la suspension d'un agrément sanitaire. Autre aspect méritant d'être réitéré, et qui freine l'évolution sur le plan des exigences sanitaires, le mode d'écoulement dans les marchés hebdomadaires. A ce qu'on croit savoir, les bouchers ambulants ne sont pas rétifs à une commercialisation dans des camions à présentoirs frigorifiques. Mais pour cela, il faut que les APC consentent des aménagements des stands. A commencer par l'installation de niches de raccordement à l'eau et à l'électricité. L'expérience vaut le coup, pour cela, d'être au moins tentée dans les grands centres urbains de la wilaya.