Le projet de statut des agents de la Protection civile, dont nous avons reçu une copie, remet en cause tous les acquis du monde du travail. L'Union nationale de la Protection civile (UNPC) «dénonce le nouveau statut particulier qui, au lieu de défendre et rehausser l'image de la Protection civile, enfonce les agents avec les articles 26, 27, 28 qui remettent en cause les libertés syndicales et interdisent leur adhésion à des mouvements sociopolitiques ou religieux. Les agents qui ne respectent pas ces dispositions sont également menacés de poursuites judiciaires conformément à l'article 112 du code pénal», explique l'UNPC. «Les fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de la Protection civile ne peuvent utiliser leur qualité au profit d'un parti politique ou d'un groupement à caractère religieux. Il leur est interdit la pratique de toute forme de prosélytisme ou de manifester en service, de quelque manière que se soit, leurs opinions», stipule l'article 26 du projet en question. «L'adhésion des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de la Protection civile à tout type d'association, est subordonnée à l'autorisation préalable écrite de l'autorité hiérarchique», précise aussi l'article 27 du même projet. Le recours à la grève pour faire valoir leurs revendications est aussi prohibé pour le personnel de la Protection civile. «Conformément à l'article 43 de la loi n° 90-02 du 6 février 1990 susvisée, le recours à la grève ou à toute autre forme de cessation concertée de travail est expressément interdit aux fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de la Protection civile. Tout acte collectif, d'indiscipline est sanctionné conformément aux dispositions de l'article 112 du code pénal, sans préjudice des sanctions disciplinaires», ajoute-t-on dans l'article 28 du même projet. Les agents n'ont pas également le droit, lit-on dans l'article 30 de ce projet, de s'exprimer par écrit ou dans des médias sans autorisation préalable de la direction. Ils sont également interdits de voyage à l'étranger sans l'approbation au préalable de la hiérarchie (art. 31). «Ce projet renvoie l'ensemble de la Protection civile 20 ans en arrière. Autant garder l'ancien statut», déplore l'UNPC. Sur le plan socioéconomique, le nouveau statut, explique encore le syndicat, n'apporte aucune amélioration. «Confectionné sans consultation préalable de la base, ce texte ne clarifie pas la carrière des agents de la Protection civile. Il ne tient pas compte du niveau intellectuel des agents et les diplômés universitaires n'atteignent que le grade d'adjudant après 30 ans de service», explique Mourad Tchico, porte-parole de l'UNPC. «Nous allons réunir, jeudi prochain, les représentants des wilayas pour décider des actions à mener à l'avenir», affirme-t-il encore.