Un joyau architectural, classé monument historique à protéger, vient de vivre un drame. L'ancien tribunal de Béjaïa a subi, dans la matinée d'avant-hier, un effondrement partiel. La cloison latérale de cette bâtisse coloniale ainsi qu'une grande partie de la toiture ont cédé dans la matinée avant que ne s'effondre entièrement, peu avant 16 h, toute la partie arrière de l'édifice. Pierres, gravats et poussière jonchent les lieux. Heureusement que les ouvriers avaient pris congé au moment de l'effondrement, autrement, il y aurait eu mort d'hommes. Et pour cause : des travaux de confortement qui avaient mal estimé la fragilité de l'édifice. Ce bâtiment de trois étages de haute facture architecturale, construit il y a plus d'un siècle, a connu un sort dramatique. Les Béjaouis sont choqués : «Je n'arrive pas à comprendre comment on peut mener d'une façon aussi légère des travaux sur un site chargé d'histoire», charge un militant d'une association culturelle qui crible de critiques acerbes les travaux de confortement. De son côté, un responsable de la direction de l'urbanisme s'en défend. Pour lui, «le bâtiment avait été construit sur un site boueux et argileux et donc mouvant». «De plus, les matériaux avec lesquels avait été construit cet édifice ne sont pas solides». Mais une telle explication est loin de convaincre. L'édifice devrait accueillir des travaux de restauration pour servir d'annexe à l'Ecole des beaux-arts. Mais pour ce faire, la réhabilitation de l'édifice est nécessaire d'autant plus que des fissures avaient déjà été constatées sur l'une des façades.