Discours empreints de nationalisme et d'islamisme, «prêches», slogans et pancartes hostiles au régime en place, tels ont été les faits saillants du meeting populaire organisé hier à la salle Atlas, à Alger, par l'Alliance nationale pour le changement (ANC). Coup de théâtre au coup d'envoi du rassemblement : après l'arrivée acclamée des leaders de l'ANC, dont Ahmed Benbitour, «un invité surprise», en l'occurrence Ali Benhadj, accompagné d'une dizaine de partisans, fait son entrée et prend tranquillement place parmi l'assistance, sous les applaudissement et les youyous d'une partie du public. En guise d'ouverture de ce meeting, un verset coranique a été récité, suivi par l'hymne national, avant d'ouvrir la voie aux interventions des principaux leaders du Mouvement national pour le changement. Dans une salle à moitié pleine, Abdelmadjid Menasra, ovationné plus que les autres, Abdelkader Merbah, Djamel Ben Abdeslam, Haïder Bendriham, Tahar Benbaïbeche et, bien entendu, Ahmed Benbitour ont tous mis en avant la nécessité d'un changement pacifique mais radical du régime politique en place.Parmi l'assistance, certains lançaient de timides slogans empruntés à la révolution égyptienne : «Le peuple veut la chute du régime», tandis que d‘autres, peu nombreux, réclamaient vainement de voir passer à la tribune le n°2 de l'ex-FIS dissous. Intervenant au début du meeting, M. Benbitour, principale figure politique de l'ANC, a réitéré l'orientation essentielle de ce nouveau pôle politique, à savoir «le changement de tout le système et pas seulement un changement de personnes». L'ANC, a-t-il signifié en substance, revendique un changement radical, la garantie des libertés et l'ouverture du champ médiatique, y compris l'audiovisuel.