Le bureau de l'Assemblée populaire nationale a dénoncé et condamné, dans une résolution adoptée samedi soir, la loi promulguée le 23 février par le Parlement français et qui évoquait « le rôle positif » de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord. C'est pour la seconde fois que la Chambre basse du Parlement algérien s'élève contre les dispositions de cette loi qui, selon les termes de la résolution, « heurte la conscience du peuple algérien, sa sensibilité et son attachement à la justice ». Le bureau de l'APN soutient ainsi que « le système colonial en Algérie (...) ne peut s'enorgueillir d'aucun rôle positif de son œuvre accomplie étant d'abord celle d'un génocide identitaire (...) ». Déplorant cette « apologie » du fait colonial, le bureau de l'APN estime que de tels dispositifs aillent à contresens des « efforts déployés » par les présidents algérien et français, Abdelaziz Bouteflika et Jacques Chirac. C'est ainsi qu'il trouve que cette loi est « hautement dommageable au processus, en cours de préparation, d'un traité qui devait sceller l'amitié retrouvée des peuples algérien et français ». Le bureau de l'APN a décidé, à cet effet, de se saisir de la question et de se considérer plus que jamais comme mobilisé pour contrecarrer les objectifs tant avoués qu'inavoués de cette loi. Pour rappel, le Parlement français, dominé par l'UMP que préside Nicolas Sarkozy, a rejeté, le 29 novembre dernier, la proposition du Parti socialiste portant la suppression de l'article 4 de cette loi, qui stipule que l'on enseigne dans les écoles de France le « rôle positif » de la colonisation française. Plusieurs partis politiques algériens, des associations, des organisations ainsi que des historiens des deux rives de la Méditerranée ont vivement condamné ce texte de loi.