A l'instar de la figue, la cerise, le miel ou l'huile d'olives, les produits du terroir sont en vogue dans la région de Kabylie depuis quelques années. Après une période de délaissement, particulièrement durant les années 1990 lorsque les populations locales optaient plutôt pour l'exode massif vers les centres urbains en quête d'emploi et où l'insertion sociale est beaucoup moins contraignante, les cultures locales de ces différentes variétés de produits retrouvent de plus en plus leur essor dans la région de Kabylie. En plus des opportunités d'investissement qu'elles offrent, en termes de développement de l'agriculture de montagne, de l'avis de nombreux spécialistes en développement local, ces cultures sont considérées également comme un vecteur de promotion de plusieurs activités au niveau local, comme le tourisme culturel. Spécialiste en la matière, M. Oubellil, responsable de l'agence de voyages et de tourisme Idhourar, estime à cet effet que «la région de Kabyle renferme d'importants atouts permettant de faire de la région un excellent bassin touristique. Mais les conditions d'exploitation de ce potentiel ne permettent pas d'atteindre les objectifs escomptés dans ce domaine. Je cite l'exemple du tourisme de montagne qui peut être largement développé dans la Grande Kabylie en général, et ce, en tenant compte des paramètres attractifs naturels d'abord, traditionnels et culturels. A travers les quatre coins du pays et même dans les autres il y a de plus en plus de touristes qui manifestent la curiosité de connaître cette partie de l'Algérie qui est la Kabylie. En revanche, sur le terrain, les conditions sont malheureusement lamentables».Un autre opérateur contribuant à la promotion des produits du terroir, M. Guechida, agronome pratiquant l'apiculture de transhumance, suggère la création d' «une maison des produits du terroir de Kabylie sous forme d'une foire où seront exposés et vendus tous les produits provenant du fief local. Outre la promotion de ces produits et leur mise à la disposition des consommateurs venant des différentes régions du pays, une structure de ce genre permettra aussi de protéger les produits du terroir contre toute tentative de contrefaçon parce que seuls les produits authentiques y seront exposés». Il faut dire que depuis quelques années, des produits comme les figues sèches ou l'huile d'olive sont en passe de devenir de véritables marques commerciales sur le marché local, mais font face à une contrefaçon féroce. De leur côté, les pouvoirs publics ont lancé un programme de promotion de ces produits, à travers leur labellisation.