A la veille de la réunion de la FIFA pour examiner le cas de l'Algérie sur la mise en application d'un nouveau décret (05/405) régissant le fonctionnement et le mode d'élection des fédérations, la crainte d'une éventuelle sanction, voire d'une exclusion de toutes les compétitions continentales et internationales, est manifestée par la majorité des acteurs de notre football, aussi bien les techniciens que les dirigeants. Le président de la JS Kabylie, Moh Chérif Hannachi, dont l'équipe est engagée en Ligue des champions africaine, déclare que « si la FIFA venait à exclure le football national de toutes les compétitions continentales et internationales ce serait une catastrophe qui pourrait faire reculer le football de deux décades en arrière ». Avec son franc-parler, le boss kabyle ajoute : « Le football national a besoin d'une refonte certes, mais pas au détriment de la participation de nos clubs et de nos équipes nationales dans les compétitions internationales. » Hannachi va plus loin en estimant que Raouraoua est le plus compétent et le mieux placé pour redresser la situation. « Raouraoua est l'homme de la situation, il a fait beaucoup de choses pour le football national, notamment sur les plans organisationnel et structurel. L'échec des clubs algériens et de l'équipe nationale ne doit pas être assumé par le président seul. C'est l'affaire de tout le monde. Les pouvoirs publics doivent s'impliquer davantage pour espérer apporter une thérapie de choc au football national. » Le président de l'ASO Chlef, Abdelkrim Medouar, qui a réussi à hisser son équipe parmi les ténors de l'élite, grâce à la stabilité de l'équipe dirigeante et du staff technique, abonde dans le même sens. « Je pense que si le football national sera exclu de toutes les compétitions nationales, cela risque de nous faire reculer d'une décennie. Le fossé qui nous sépare des autres nations devient plus important et il serait par la suite difficile de rattraper notre retard. On n'en est pas encore là, et j'espère qu'on n'y arrivera pas. Je pense que la meilleure solution pour faire éviter à notre football une chute vertigineuse, c'est de continuer à participer dans les compétitions continentales et internationales, aussi bien pour les équipes que pour les différentes sélections nationales, tout en pensant à sa restructuration. » Pour éviter à notre football une telle sanction, le président Medouar suggère d'organiser l'assemblée générale élective du 22 décembre avec les anciens statuts. D'autres présidents de club, à l'image de Saïd Allik (USM Alger), du Dr Messouadi (MCA) et de Mourad Lahlou (NAHD), dont les équipes seront également engagées dans les différentes compétitions internationales (Coupes africaines et arabe), étaient injoignables durant toute la journée. Par ailleurs, des techniciens interrogés par le quotidien Liberté, dans son édition d'hier, affichent le même souci quant au devenir de notre football dans le cas où la FIFA venait à mettre en exécution ses menaces d'exclusion. Nourredine Saâdi, le coach du MOB, dira que « si la FIFA va sanctionner l'Algérie, notre football perdra ses repères par rapport à ses homologues ». Même sentiment chez Mustapha Biskri, l'entraîneur de l'USM Alger, qui dira : « Ce sera un handicap majeur qui nous privera de paramètres d'évaluation de nos joueurs et du travail accompli. » L'ancien international et actuel entraîneur de l'US Biskra, Mahmoud Guendouz, pense que « ce sera une catastrophe en cas d'exclusion de nos équipes par la FIFA et que la situation va encore empirer ». Pire encore, le coach français du MCA, Robert Nouzaret, menace même de partir et de rentrer chez lui si son club sera privé de disputer la Coupe de la CAF.