L'administration est accusée de pousser au pourrissement en ne réagissant pas aux agressions dont ont été victimes les étudiants protestataires. Les étudiants de l'institut d'architecture ainsi que ceux de l'institut de l'hygiène et de la sécurité industrielle ont passé la nuit de dimanche à lundi en faction devant les différents accès du campus universitaire Hadj Lakhdar de Batna. Ils étaient près de 300 étudiants, organisés en petits groupes, à interdire l'accès au campus et à bloquer toutes les activités en signe de protestation, exigeant une solution immédiate concernant leur diplôme d'ingénieur. Les représentants de ce qui est désormais appelé «le mouvement des étudiants libres» racontent qu'ils «ont été surpris très tôt hier matin vers 6h30 par la présence du recteur accompagné d'agents de sécurité pour une tentative d'incursion à l'intérieur du campus. Les agents agissaient sous les ordres du préposé à la sécurité de l'université». L'administration est accusée par ailleurs de s'être abstenue d'intervenir la veille pour empêcher ce que ces représentants d'étudiants qualifient d'agression caractérisée menée par des personnes étrangères à l'université et actionnées par l'administration aux fin de casser le mouvement de grève. En effet, un groupe de jeunes extra universitaires, accompagnés de «pitbull» et munis de haches, ont attaqué dimanche matin ces étudiants protestataires pour les amener à quitter les lieux. Une accusation grave que nous n'avons pu confirmer ou infirmer auprès du recteur, Moussa Ziregue, que nous avons tenté de joindre au téléphone à plusieurs reprises, en vain. Convaincus de l'ampleur que prend leur mouvement, les étudiants protestataires restent de marbre et passent à un cran supérieur : « Nous ne voulons plus discuter avec le recteur. Aujourd'hui, nous exigeons la présence du ministre et personne d'autre ! » Cette attitude est dictée, selon eux, par le comportement du premier responsable de l'université qui, «feignant d'ignorer nos problèmes, est venu, après trois mois de grève, nous demandé quelles étaient nos revendications». En attendant, ces étudiants qui n'entendent plus se laisser caporaliser par des organisations qu'ils qualifient «de croupions», comptent rejoindre la coordination nationale et envisagent d'étendre le mouvement aux autres instituts et ainsi paralyser toute l'activité pédagogique universitaire de la wilaya. Peut-on à ce stade du conflit éviter l'année blanche ?