Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) renoue avec les manifestations publiques. «Nous appelons l'ensemble des praticiens à participer au sit-in qui sera organisé demain devant le ministère de la Santé. Il sera suivi d'un autre rassemblement, jeudi 28 avril, celui-ci devant le Palais du gouvernement», a annoncé le docteur Lyes Merabet, président du SNPSP, lors d'une conférence de presse tenue hier, au siège du syndicat. «Nous attendons depuis près d'une année, en vain, que les engagements pris par la tutelle soient appliqués», a-t-il expliqué. Ce qui les aura définitivement décidé à réinvestir la rue sont des propos qu'aurait tenu un responsable au sein de la direction générale de la Fonction publique. «48 heures avant le conseil national, la direction générale de la Fonction publique nous a signifié que la révision du régime indemnitaire n'avait même pas été discutée à leur échelle, ou mis à l'ordre du jour. Selon lui, les instructions viennent ‘‘d'en haut'', car la priorité est toute à ‘‘la rue'', et autres manifestations violentes», relate Dr Merabet qui ajoute que les blouses blanches ont été «trop patientes». Et ces deux sit-in ne sont pas les seules actions projetées par les praticiens. Le 5 mai prochain se tiendra un conseil national extraordinaire, qui regroupera des représentants des quelque 8000 praticiens adhérant à la formation. Seront décidées au cours de cette assemblée le retour, probable, à une grève ouverte, ainsi que d'autres opérations en parallèle. Mais ces débrayages ne sauraient se faire sans le SNPSP, dans le cadre de l'intersyndicale des praticiens de la santé publique, qui fédère généralistes et spécialistes. «Le SNPSP doit tenir son conseil national sous peu, durant lequel ils adopteront leur ligne de conduite», assure le docteur Merabet. Et c'est d'ailleurs à l'issue du conseil national ordinaire du SNPSP, tenu le 14 avril dernier à Jijel, que la reprise de la contestation ainsi qu'une série d'autres résolutions ont été adoptées. Le plus important des points soulevés reste l'amendement du statut particulier, pourtant ratifié en mars dernier par la commission mixte, syndicat et ministère. Les deux projets de décrets ont été transmis à un comité ad hoc, qui comprend la Fonction publique, les finances et le secrétariat général du gouvernement, pour étude et adoption. «L'amendement n'est vraisemblablement pas possible. Ce qui va à l'encontre de toutes les promesses et déclarations faites par les différents intervenants dans ce dossier», déplore le président du SNPSP. En sus du statut particulier et du régime indemnitaire, les praticiens exigent le respect de la liberté syndicale et la cessation de toutes les entraves à son libre exercice. De même, et solidarité confraternelle oblige, le SNPSP apporte son soutien total et inconditionnel au mouvement de protestation des praticiens résidents. «Nous dénonçons toutes les formes de pression et d'intimidation, exercées par les administrations de tutelle, ainsi que les décisions de justice sur les membres de la coordination nationale des résidents», assure Dr Merabet. «Beaucoup de choses restent à faire dans le domaine du respect des libertés. La lutte doit continuer. La bataille n'est pas gagnée…», conclut-il.