- Vous avez évoqué l'accompagnement des entreprises françaises en Algérie et les entreprises algériennes en France. Comment l'envisagez-vous ? Concrètement, je veux organiser des missions d'entreprises algériennes auprès des CCI (chambre de commerce et d'industrie) françaises. Il existe trois CCI auprès desquelles ces entreprises algériennes viendront se faire connaître et émettre leurs demandes pour qu'à la fois les entreprises françaises exportent, car le marché algérien est très demandeur et éventuellement créer des partenariats. Le partenariat commence d'abord par des relations économiques commerciales. Même dans l'histoire du capitalisme, le commerce a permis d'accumuler des richesses et à amener des industries à se créer. Mon but est de créer des relations industrielles entre l'Algérie et la France. Je crois que dans la haute technologie, les Algériens peuvent exceller. C'est dans ce domaine que je voudrai mettre l'accent. - La CFCIA a changé de nom et de statut. Quel est son nouveau rôle ? Devenue CCIA, son rôle est de créer des contacts entre les entrepreneurs des deux rives de la Méditerranée. Notre nouveau statut a été signé le 21 février et nous a été remis le 2 mars dernier. - Comment se présente la nouvelle chambre de commerce et d'industrie algéro-française en Algérie ? Actuellement, nous avons plus de partenaires algériens que français. Au fur et à mesure, nous donnerons la majorité du capital (51%) aux Algériens, car nous estimons que lorsqu'il y aura 40 à 50 entreprises algériennes, nous redonnons les actions sur lesquelles on a eu à investir en les revendant à un prix, soit la valeur nette comptable de l'action. Pour cela, les algériens devront rentrer chez KPMG, y travailler, se former et accepter les normes de KPMG monde, puisque nous avons vocation à recevoir les entreprises du monde entier et les mettre en relation avec des entreprises répondants aux mêmes normes. Il faut savoir que KPMG ne certifie que les entreprises algériennes formelles. - Dans quels secteurs activent les entreprises membres de la chambre de commerce et d'industrie ? Il en existe beaucoup dans l'industrie, dans le pétrole et le parapétrolier, dans l'agroalimentaire. L'Algérie est un marché sûr, riche mais bien évidemment la contrepartie est qu'on n'y rentre pas n'importe comment. - Quel est l'atout du marché algérien pour les entreprises françaises ? J'ai dit aux entreprises françaises, à propos de l'Algérie, «exportez et soyez tranquilles, car vous êtes payées d'avance». Cela veut dire que les capacités financières de l'Algérie, grâce à sa rente pétrolière, entraînent une rentabilité qui peut être très bonne. Donc, il faudra faire l'effort de s'entendre avec les algériens afin de créer des partenariats et ainsi une industrie mixte. En revanche, dans ce pays, les contraintes sont d'ordre administratif.