Des milliers d'Egyptiens se sont rassemblées, hier à la première heure, sur la place Tahrir au centre du Caire pour soutenir «l'unité nationale» et l'Intifada palestinienne. Les manifestants brandissaient les drapeaux égyptien et palestinien ainsi que des banderoles proclamant «Musulman, chrétien, une seule main». Ils ont appelé à préserver l'unité nationale et à juger les symboles de l'ancien régime, notamment le président déchu Hosni Moubarak. Des marches ont été organisées à l'occasion du 63e anniversaire de la Nakba. Des voix se sont élevées pour demander le départ immédiat de l'ambassadeur israélien et la rupture des relations diplomatiques comme signe de solidarité avec le peuple palestinien. La commission de coordination de la révolution du 25 janvier et des forces politiques avait appelé à l'organisation de marches sous le slogan «Le vendredi de l'unité nationale et du salut», pour revendiquer le jugement des auteurs des heurts interconfessionnels et des symboles de l'ancien système, à leur tête le président Moubarak et sa famille. La coordination a demandé également la libération de toutes les personnes arrêtées le 9 mars ainsi que les détenus politiques. Israël dégage ! De nouveaux affrontements ont éclaté dernièrement entre musulmans et Coptes dans le quartier populaire d'Imbaba au Caire, à la suite de rumeurs faisant état de la détention dans une église d'une jeune chrétienne qui s'est convertie à l'Islam. Les affrontements ont fait 15 morts et 240 blessés outre l'incendie de l'église. Le Haut conseil des forces militaires, qui dirige les affaires du pays, avait mis en garde contre la menace qui pèse sur le pays en raison des affrontements interconfessionnels, soulignant que les forces de sécurité s'opposeront à toute tentative visant la déstabilisation du pays. Des dizaines de manifestants se sont rassemblés également devant le siège de l'ambassade israélienne à Gizeh pour demander le départ de l'ambassadeur israélienne et la rupture des relations diplomatiques entre l'Egypte et Israël. Ils ont également revendiqué l'ouverture du terminal de Rafah, frontalier entre l'Egypte et la bande de Ghaza, et l'établissement d'une zone de libre-échange entre les deux régions. La commission permanente pour la libération de la Palestine en Egypte avait appelé les participants aux caravanes de soutien à l'Intifada se dirigeant vers le terminal de Rafah, à s'unir pour faire face à toute manœuvre de déstabilisation.