Le Mouvement des coordinateurs libres, né de la nouvelle dissidence du FLN, adresse au président Bouteflika une lettre ouverte dans laquelle il lui expose la situation de crise au sein du FLN afin qu'il intervienne pour remettre le parti sur les rails. « Nous sommes sûrs que vous allez, Monsieur le Président, prendre en charge nos inquiétudes émises dans cette missive », est-il souligné dans cette lettre portant le cachet de la mouhafadha de Bab El Oued et la signature de Tayeb Yenoune, porte-parole de ce mouvement et également mouhafadh de cette localité. Etalant sur quatre pages les dessous de la crise, ce mouvement, qui s'autoproclame représentant réel de la base, réitère ces revendications et dénonce encore une fois la démarche de Abdelaziz Belkhadem, président de la commission nationale de préparation du congrès rassembleur (le huitième congrès annulé par décision de justice). « Ce qui nous a poussés à nous révolter, c'est notre souci de préserver le parti d'autres dérives semblables à celles qui s'étaient produites auparavant. Certains membres de la commission de préparation du congrès étaient derrière l'échec du huitième congrès. Nous les contestons et refusons qu'ils participent à l'organisation du congrès », est-il écrit. Dans cette lettre, les rédacteurs réaffirment leur position contre la composante de ladite commission et préviennent quant à un affrontement qui serait catastrophique lors de l'installation des commissions de wilayas et de la tenue des congrès régionaux. Le Mouvement des coordinateurs libres, rappelle-t-on, a adressé le mois dernier une demande d'audience à Abdelaziz Belkhadem pour trouver un terrain d'entente sur les mécanismes de l'organisation du congrès réunificateur, dont la date n'a pas été encore arrêtée. Devant l'agitation de ce mouvement, Belkhadem reste indifférent. Il n'a jusque-là pas répondu à ses doléances, poursuivant normalement les préparatifs du congrès au sein des cinq sous-commissions installées en juillet dernier. A partir de là, on s'interroge sur le poids réel de ces nouveaux dissidents et l'identité de ceux qui sont derrière. Certains avancent le nom de Amar Tou, l'actuel ministre des Postes et Télécommunications, comme étant le dirigeant de l'ombre de ce mouvement, lequel ne s'est jamais prononcé sur cette situation.