Le «Collectif Pour un Maghreb des Droits de l'Homme» organise, le samedi 18 juin 2011, de 10 heures à 18 heures à l'Assemblée nationale, son colloque annuel. Le thème en avait été décidé fin 2010 : «Les droits des femmes du Maghreb». «Rien ne permettait d'imaginer alors que l'actualité allait fournir aux questions que nous nous posions des réponses encore inimaginables hier. Aujourd'hui, ancrées dans la réalité, porteuses d'espoir pour le Maghreb-Machrek et au-delà», souligne le Collectif. Et de signaler qu'au Maghreb et au Machrek, en cette année 2011, «jeunes ou moins jeunes, les femmes prennent leur part, inscrivent toute leur part dans cette nouvelle page de leur histoire. Elles bousculent les représentations stéréotypées de ces pays, mais aussi les attitudes et les pratiques masculines, machistes, que légitimaient des traditions culturelles et/ou religieuses ouvertement inégalitaires. Plus encore que les hommes, elles doivent affronter un double défi : contribuer au démantèlement des ordres politiques autoritaires ou dictatoriaux ; recouvrer leur dignité de citoyennes dans ces sociétés foncièrement inégalitaires». Et ,«aussitôt les dictateurs déchus, en Tunisie comme en Egypte, les femmes, qui ont participé en nombre aux actions et aux manifestations, refusent de ‘‘ rejoindre leurs cuisines'', comme beaucoup voudraient les y contraindre, au son du leitmotiv habituel : ‘‘Il y a désormais d'autres priorités, d'autres urgences...''». «Pour elles, l'Histoire ne doit plus être un ‘‘éternel recommencement''. Elles ont tiré les enseignements de l'expérience algérienne sitôt l'indépendance conquise, qui fut, hélas, édifiante et instructive.» Ce colloque, soutenu par l'Institut Maghreb Europe de l'université Paris VIII et le Manifeste pour les Libertés, sera introduit par Ahmed Dahmani, membre du «Collectif Pour un Maghreb des Droits de l'Homme». A son programme : «Femmes tunisiennes, après la parité, l'égalité », thème qui sera traité par Nadia Chaâbane, militante féministe ; «Le rôle des femmes marocaines dans le mouvement du 20 février» par Amina Boughalbi, co-animatrice du mouvement du 20 février ; «Les luttes du mouvement des femmes pour l'égalité, des luttes pour la démocratie en Algérie» par Feriel Lalami Fates, militante féministe ; «Quel rôle pour la femme dans la révolution libyenne» par Salha Ashtioui, militante du comité 17 février ; «Maghrébines de France, l'incessante lutte pour l'égalité des droits» par Fouzia Maqsoud, militante de l'immigration. Pour le conclure et en faire la synthèse, Hayat Berrada-Bousta, ancienne exilée politique, conseil en communication interculturelle.