La FAO – qui vient d'élire son nouveau directeur général, le Brésilien José Graziano da Silva – estime que les prix alimentaires vont poursuivre leur hausse au cours des 10 prochaines années, menaçant la sécurité alimentaire de millions d'habitants des pays en développement, mais aussi des pays avancés. La production vivrière mondiale devrait croître de 70% pour nourrir une population qui passera de 6,9 milliards d'habitants en 2010 à 9,2 milliards en 2050. D'après les perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO pour 2011-2020, de bonnes récoltes dans les mois qui viennent devraient faire baisser les prix des produits de base par rapport aux niveaux extrêmes atteints plus tôt dans l'année. Le rapport indique qu'au cours de la prochaine décennie, les prix réels des céréales pourraient dépasser en moyenne de 20% les niveaux de la période 2001-2010 et ceux de la viande de près de 30%. La hausse des prix des produits de base se répercute sur toute la chaîne alimentaire, d'où une poussée des prix à la consommation dans la plupart des pays. Ces facteurs augmentent, selon la FAO, les préoccupations liées à la stabilité économique et à la sécurité alimentaire dans certains pays en développement, les consommateurs pauvres étant plus particulièrement exposés à la malnutrition. «Si des prix plus élevés sont généralement une bonne nouvelle pour les agriculteurs, les conséquences peuvent être catastrophiques pour les pauvres qui, dans les pays en développement, consacrent une part importante de leur revenu à l'alimentation», a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría. De son côté, le groupe de la Banque mondiale a annoncé la mise en place d'un nouveau produit de gestion de risques qui permettra de dégager dans un premier temps jusqu'à 4 milliards de dollars pour aider à protéger les agriculteurs, les producteurs de denrées alimentaires et les consommateurs contre la volatilité des prix dans les pays en développement.