Les habitants de la nouvelle cité Cosider, dans la commune de Bordj El Bahri, ont recouru à la énième démonstration de rue pour faire valoir leurs droits à une prise en charge effective des problèmes de leur cité, particulièrement ceux ayant traits à la collecte des ordures ménagères. Les résidants, qui se sont regroupés à l'entrée de la cité, ont bloqué la route avec des objets hétéroclites et ont scandé, tout au long du rassemblement, des slogans hostiles aux responsables locaux. Ces derniers se sont d'ailleurs illustrés par leur absence : «les autorités locales sont incapables de gérer la collecte des ordures ménagères», nous disent les riverains, en ajoutant que pour les intérêts personnels des «élus du peuples» ainsi que pour ceux de leurs proches, «ils n'hésitent nullement à déployer tout leur savoir-faire», déplorent les résidants frondeurs. Les ordures qui, au fil du temps, se sont amoncelées dans les moindres recoins de la cité, sont devenues une source de désagréments pour les habitants. Ces derniers subissent au quotidien une panoplie de nuisances émanant principalement de deux décharges sauvages situées aux abords de la route servant d'accès à la cité. Les odeurs nauséabondes et les piqûres d'insectes sont désormais le lot quotidien de ces habitants : «En ces temps de grandes chaleurs, le risque de contracter des maladies infectieuses est avéré», assure un habitant, médecin de son état. Quelques agents des services de sécurité se sont déplacés sur les lieux du rassemblement, contrairement aux responsables locaux qui se sont abstenus de faire le déplacement afin de s'enquérir des doléances des résidants de la cité : «L'absence des responsables locaux renseigne sur le peu d'intérêt qu'accordent ces derniers aux problèmes des citoyens de la commune. Ce geste est un signe de mépris envers les administrés», affirme un habitant qui ajoute : «Certains quartiers de la commune sont desservis quotidiennement par des camions à benne appartenant à la l'APC, tandis que des pans entiers de la ville croulent sous des tonnes d'ordures.» Aussi paradoxal que cela puisse paraître, des quartiers classés dans la catégorie «des privilégiés» sont équipés de bennes fixes et de bacs à ordures. D'autres parties de l'agglomération sont, par contre, dépourvues de ce genre d'équipements. La commune, qui a vu le nombre de sa population passer du simple au double en l'espace de quelques années, est devenue un pôle urbain important, mais sans que les commodités devant hisser le cadre de vie de ses habitants à un rang acceptable suivent. D'après les habitants, «le mandat de l'actuelle assemblée s'est caractérisé par des perturbations qui ont affecté le bon déroulement du travail au sein de la municipalité. Le mandat de l'assemblée tirant à sa fin, les élus ne semblent être préoccupés que par les dividendes qu'ils peuvent en tirer avant son expiration.»