M. Ider, proviseur du lycée Taâlibia II de Hussein-Dey, et également premier responsable de l'UNPEF (Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation), qualifie d'infondés les propos tenus par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. Il était la première personne visée par les déclarations du ministre. Pour rappel, M.Benbouzid a déclaré, dimanche lors d'un point de presse organisé en marge des travaux de la rencontre sur les risques majeurs en milieu scolaire, qu'il ne cédera jamais aux pressions des syndicalistes. Sur un ton menaçant, il a même indiqué qu'il ne tolérera et n'acceptera jamais que des chefs d'établissements scolaires se reconvertissent en chef de file de syndicat, et qu'il n'autorise pas la politique de la double casquette. Selon M. Benbouzid, il n'est pas permis à un chef d'établissement, qui a pratiquement la même fonction qu'un directeur de l'éducation, de faire du syndicalisme. « Nous ne sommes pas contre ceux qui veulent faire du syndicalisme, c'est leur droit puisque la Constitution le permet. Mais je ne veux pas de politique dans nos écoles et ces personnes ont l'obligation de respecter les lois de la République », a soutenu le ministre. M. Ider, pour sa part, continuera de se battre dans le cadre du syndicalisme, car il n' y a aucune loi, qui le lui interdit. « M. Benbouzid est ministre de l'Education et aussi militant du RND. C'est son droit. Je suis proviseur de lycée et j'assume pleinement cette responsabilité, et je suis aussi affilié à un syndicat. C'est mon droit », dira M. Ider. Celui-ci a tenu à rappeler à M. Benbouzid, à titre indicatif, que la Constitution dans son article 56 de la loi 90-14, amendé par la loi 90-30, et l''ordonnance 96-12 reconnaît à tous les employés le droit à l'exercice syndical. « Il n'y a dans ce sens aucune circulaire, pas un seul mot qui puisse prêter à équivoque. Un proviseur est un simple fonctionnaire de l'Etat et il a le droit de s'organiser en veillant au bon fonctionnement de son établissement et aussi en activant dans un syndicat », a soutenu notre interlocuteur qui invite M. Benbouzid à lui indiquer les textes de loi qui prouvent que le proviseur n'a pas le droit de faire du syndicalisme. « S'il existe des textes de loi que j'ignore, je suis prêt, en tant que citoyen respectueux des lois de la République, à me plier et à cesser toutes mes activités syndicales... Je considère qu'aucune personne, et quel que soit son statut, n'a le droit d'enfreindre la loi ni d'entraver les libertés des autres... Et en ce qui me concerne, je ne me sens pas concerné par les déclarations de M. Benbouzid », a souligné M. Ider. Ce dernier estime qu'il est du droit et du devoir du ministre de demander au proviseur d'être juste et de faire son travail convenablement. Toutefois, il n'a aucun droit de s'ingérer dans son activité syndicale ni de l'empêcher, par n'importe quel moyen, d'exercer ce droit. « A mon sens, la tutelle a dépassé les lignes rouges et bafoué les lois de la République algérienne. Nous ne sommes pas ici pour déstabiliser l'Etat, ni l'école algérienne, mais nous voulons attirer l'attention des pouvoirs publics et du peuple sur notre situation : nous vivons dans la misère. Nous bouclons difficilement nos fins de mois », a indiqué le responsable de l'UNPEF.