Décerné tous les deux ans, le prix Tchicaya U Tam'si de la poésie africaine a récompensé ce mois de juillet, à Assilah (Maroc), le poète, écrivain et traducteur marocain Mehdi Akhrif et la poétesse, romancière et nouvelliste sénégalaise Fama Diagne Sene. Instauré depuis 1990 par le Forum culturel afro-arabe d'Assilah, la 9e édition a couronné deux talents d'une grande valeur littéraire. Mehdi Akhrif œuvre depuis 1979 dans la poésie et la prose, et on lui doit la traduction d'une Anthologie poétique générale de Fernando Pessoa. De lui, Abdelatif Laâbi dit, «… Il est peut-être celui qui a su disséminer plusieurs identités dans son parcours poétique. Ses textes, même courts, atteignent une polyphonie où voix intérieures dialoguent et se disputent. Ancrée dans l'héritage arabe et universel, sa poésie avance au milieu d'‘‘une forêt de symboles'' qu'il observe avec un regard complice et acéré, rivé sur le futur. Chez lui, l'imprévu s'élabore pendant que la grâce veille au grain… ». Fama Diagne Sene, en dépit de sa charge de directrice de la Bibliothèque centrale de l'université de Bambey (Sénégal), a pu produire une œuvre diversifiée, entre poésie, nouvelles, contes pour enfants, théâtre et romans. Elle a été distinguée par le Grand Prix du Sénégal pour les Lettres (1997) et le Prix de la Poésie de Genève (2003). Parmi les précédents lauréats du prix, il y a eu Edward J. Maunick (Ile Maurice), René Depestre (Haïti), Ahmed Abdel Mo'ti Higazi (Egypte) et Niyi Osundare (Nigeria). Le jury du prix Tchicaya U Tam'si est présidé par l'écrivain, poète sénégalais Alioune Badara Bey, président de l'association des Ecrivains du Sénégal et compte parmi ses membres l'écrivain algérien Mohamed Magani.