L'Algérie se réassure annuellement contre les catastrophes naturelles (cat nat) auprès de réassureurs internationaux à hauteur de 246 millions de dollars, selon Hadj Mohamed Seba, président-directeur général de la Compagnie centrale de réassurance (CCR). Cette garantie a été achetée particulièrement pour les risques de séisme pouvant se produire dans les villes à forte concentration d'habitations et d'installations industrielles et dont les déclarations peuvent être importantes, d'après ce responsable. Pour s'offrir cette couverture internationale, l'Algérie débourse chaque année une prime de réassurance de l'ordre de 500 millions de dinars, a indiqué ce responsable, cité par l'APS. Unique réassureur sur le marché algérien pour les risques liés aux catastrophes naturelles, la CCR couvre le coût de tout événement à hauteur de 4 millions de dollars. Toutefois, si le montant des dommages dépasse ce seuil, c'est auprès des réassureurs étrangers que la CCR récupère la différence, à hauteur de 246 millions de dollars, selon les explications de M. Seba. Ceci dit, lors des inondations de 2008 à Ghardaïa, Adrar, Naâma et Béchar, la CCR n'a rien récupéré auprès des réassureurs internationaux, déplore ce responsable, «car le montant des sinistres réclamés n'a pas atteint le seuil d'intervention des 30 réassureurs internationaux participant à cette garantie». Si les dégâts engendrés par ces inondations dépassaient largement les 4 millions de dollars, les dommages assurés déclarés dans cette région n'ont pas atteint ce montant, selon M. Seba, «ce qui fait que la CCR ne pouvait pas faire intervenir ses réassureurs étrangers». Pour la wilaya de Ghardaïa, le montant des sinistres déclarés à la CCR s'élevait, au 31 juillet 2011, à à peine 177 millions de dinars, dont les risques en suspens représentent 69%, sur lesquels près de 99% concernent des risques d'entreprises alors que les risques des particuliers ne sont pas, dans leur majorité, assurés et ne représentent que 1%, a expliqué M. Seba. En Algérie, l'assurance contre les catastrophes naturelles est obligatoire depuis le 1er septembre 2004, mais le niveau de souscription reste faible avec un taux de pénétration de moins de 7%. Ce peu d'engouement pour cette branche se traduit par un faible écart entre le montant des primes collectées au niveau national et celles payées au titre de la garantie internationale, estime ce responsable. En 2010, les compagnies d'assurances ont collecté 1,322 milliard de dinars de primes d'assurances cat nat, la part de la CCR étant de 925 millions de dinars alors que la prime payée pour la garantie internationale a coûté 500 millions de dinars à la CCR, selon les chiffres de la compagnie.