Les étudiants et les stagiaires boursiers guinéens en Algérie ont envoyé, avant-hier, un préavis de grève au Premier ministre de Guinée. Regroupés dans l'Union des étudiants et stagiaires guinéens en Algérie (UESGA), les protestataires comptent manifester devant l'ambassade de leur pays à Alger. «Si d'ici le 23 août prochain, notre gouvernement ne prend pas en charge nos doléances, nous nous mettrons en grève à partir de cette date dans l'enceinte diplomatique de notre pays», a déclaré Sacko Alseny, président de l'UESGA. «Nous réclamons essentiellement d'encaisser nos bourses, bloquées depuis deux ans, et des billets d'avion pour rentrer au pays durant les vacances», a-t-il précisé. Et d'ajouter : «L'état des cités universitaires algériennes durant cette période d'été nous pénalise davantage. Les réfectoires sont fermés. Nous n'avons pas où manger et nous n'avons plus d'argent pour subvenir à nos besoins.» Au nombre de 185, majoritairement musulmans, les étudiants guinéens vivent le calvaire en ce mois de Ramadhan. Se prostituer pour manger ! Selon notre interlocuteur, ils ne mangent qu'une fois par jour. Cette situation de précarité est dénoncée dans l'avertissement adressé aux autorités guinéennes, dont une copie est parvenue à notre rédaction. «Nous n'avons plus d'honneur ni de dignité, encore moins de crédibilité aux yeux des autres nationalités, ce sont les dures réalités dans lesquelles nous vivons aujourd'hui», lit-on dans le document. Le désespoir a poussé, selon les contestataires, certains étudiants à emprunter des voies malsaines pour gagner quelques sous. «Nos sœurs étudiantes ont emprunté la route de l'indignité pour subvenir à leurs besoins (…) c'est la honte totale pour les étudiants guinéens à l'étranger et pour la Guinée», écrivent-ils. Les rédacteurs de cette lettre ouverte imputent la responsabilité de tous ces maux «au non-respect et à la non-considération des étudiants boursiers guinéens à l'étranger par le gouvernement» et l'accusent de «faire la sourde oreille aux doléances des étudiants guinéens à travers le monde». L'UESGA exige «une action rapide de la part du gouvernement (guinéen) avant que les choses ne prennent une autre tournure» afin de sauver «l'image de la Guinée à l'étranger».