Quelques jours seulement après que les villageois de Aït Driss eussent investi les locaux de l'ADE pour dire tout le «bien» qu'ils pensaient de la distribution de l'eau dans leur village, c'était, lundi dernier, le tour des citadins de la cité Baccaro de venir dire, à leur manière, qu'ils n'en pensaient pas moins. Tôt en cette matinée de ramadan, des dizaines de résidents de cette cité populeuse, située à la sortie est de Tichy, ont procédé, à l'aide de chaînes et de cadenas, à la fermeture pure et simple des locaux des services techniques et de l'agence commerciale de l'ADE. Après avoir longtemps patienté, face aux «promesses non tenues» des responsables de l'ADE de voir un jour l'eau couler normalement dans leurs foyers, les résidents de cette cité en sont venus à cette forme extrême de revendication pour dire tout le calvaire qu'ils endurent, surtout en cette période de fortes chaleurs.Lors de la réunion tenue dans la salle des délibérations de l'APC, en présence du chef de daïra, des élus de l'APC ainsi que du responsable technique de l'ADE, tous les protestataires se sont mis d'accord pour pointer du doigt la mauvaise gestion de cet organisme et dénoncer les branchements anarchiques au réseau d'eau potable. «Venez avec moi, a tenu à dire un élu de l'APC au représentant de l'ADE, et vous constaterez que mon voisin a effectué trois piquages illicites sur une des conduites. Ou vous avez donné votre accord, ou vos services n'effectuent pas les contrôles nécessaires». Après des discussions parfois houleuses, le responsable technique de l'ADE a indiqué aux personnes présentes que dès le lendemain, il affecterait plusieurs équipes de plombiers au travaux de raccordement de l'ancien réseau vers le nouveau dont le chantier vient juste d'être terminé. Ce qui a contribué à apaiser les esprits.