Le trafic de carburant sur les frontières algériennes avec ses trois voisins, le Maroc et la Tunisie, et depuis peu la Libye, a pris des proportions alarmantes, ces derniers mois. La courbe représentant le trafic de carburant vers les deux voisins de l'Est n'a cessé de se maintenir en tendance haussière depuis, notamment, les troubles ayant surgi en Tunisie et en Libye, en relation avec le printemps arabe. Le trafic vers le Maroc, lui, date de l'ère de la pierre taillée et menace de devenir une coutume pour les habitants des régions frontalières. L'impact sur le marché interne s'est matérialisé par une hausse effrénée des carburants, voire même par des pénuries dans certaines régions du pays, à l'instar des régions est et ouest. Selon des statistiques qui nous ont été fournies, hier, par la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, les services des garde-frontières, relevant de ce corps de sécurité, ont saisi 37 412 litres de carburant du 30 juillet au 15 août, grâce à des opérations menées au niveau des wilayas de l'Est, particulièrement Tébessa, El Tarf et Souk Ahras. C'est dire qu'il s'agit bel et bien d'une véritable saignée. Les statistiques parlent d'elles-mêmes. Sur la frontière ouest, les gardes-frontières de la Gendarmerie nationale ont saisi une quantité de 29 840 litres de carburant du 31 juillet dernier aux 12 et 13 août. Ces quantités de carburant, destinées à être acheminées vers le Maroc, ont été saisies plus précisément dans la wilaya de Tlemcen. Les quantités de carburant saisies au niveau des frontières est et ouest, durant la même période de référence, soit depuis seulement une quinzaine de jours, s'élèvent à 67 252 litres. Ce trafic de carburant, qui s'accélère dans les régions frontalières du pays, contribue bon gré, mal gré à la pénurie constatée au niveau de certaines wilayas, voire même à la hausse de la consommation interne. Les quantités ayant échappé aux services de la Gendarmerie nationale peuvent être encore plus importantes que les volumes saisis.