Allant à contre-courant des décisions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'Arabie Saoudite et le Koweït ont tous deux augmenté leur production. Cité hier par l'agence de presse Kuna, le ministre koweïtien du pétrole, Mohammad Al Bassiri, justifiait la décision prise par les deux monarchies du Golfe par les risques que faisait peser un baril de pétrole trop cher sur l'économie mondiale. Il a ainsi indiqué que «si certains membres de l'OPEP, dont le Koweït et l'Arabie Saoudite, n'avaient pas augmenté leur production de pétrole, les prix seraient passés bien au-dessus de leur niveau actuel». Et d'ajouter : «Cela aurait provoqué une crise mondiale et contribué à une récession de l'économie mondiale, qui se remet de l'impact de la crise de 2008.» Il a ajouté que la production du Koweït en août «n'est pas descendue sous les 2,8 millions de barils par jour (mbj)», soit bien plus que son quota OPEP de 2,2 mbj, indiquant que la capacité de production de son pays était de 3,05 mbj. Rappelons que, selon une enquête Reuters publiée mardi, la production totale de brut des douze pays membres de l'OPEP aurait bondi en août à son plus haut niveau depuis octobre 2008, malgré une baisse des débits dans certains pays, tels que l'Angola, l'Iran, la Libye et l'Irak. Selon l'agence, l'approvisionnement de l'OPEP a atteint un niveau de l'ordre de 30,15 millions de barils par jour (mb/j) en août, contre 30,07 mb/j en juillet. Des exportations plus importantes du Nigeria, des hausses, plus modérées, de la part de l'Arabie Saoudite et d'autres pays producteurs du Golfe persique ont provoqué cette crue. De son côté, l'agence Bloomberg a avancé une estimation de production d'une moyenne de 30,03 millions de barils par jour en août, précisant que ce niveau est le plus élevé depuis novembre 2008. En juin dernier, le cartel pétrolier avait refusé une augmentation des quotas de production pour faire diminuer les prix, ce qui avait conduit l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à libérer une partie de ses stocks stratégiques. Vendredi dernier, jour ouvrable de la semaine, les prix du pétrole avaient fini en forte baisse à New York minés par la publication de chiffres de l'emploi très décevants aux Etats-Unis, et ce, malgré l'arrêt d'une partie de la production d'hydrocarbures dans le golfe du Mexique. Le baril de light sweet crude pour livraison en octobre avait terminé sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) à 86,45 dollars, en baisse de 2,48 dollars par rapport à la veille.