Le plasticien Abderrahmane Sahouli vient de tirer sa révérence, hier, à l'âge de 96 ans, dans sa villa à Baïnem au n°37, rue Abou Moussa El Ach'ari (ex-Foucault) où il continuait, malgré la charge des ans, à taquiner ses toiles avec des scènes volées au détour des régions d'Algérie. Né à La Casbah le 9 février 1915, Abderrahmane grandit dans une atmosphère d'artistes.Il côtoya les peintres comme les regrettés Mostefa Ben Debbagh (art appliqué), le miniaturiste Mohamed Temmam, M'hamed Issiakhem, Mohamed Bensemmane, ou encore l'homme de lettres, Boudali Safir, qui dirigea la Société des beaux-arts dans les années 1960. C'était l'époque où les artistes peintres trimballaient le chevalet pour immortaliser à travers les venelles de La Casbah ou le lieudit Les Tagarins, les paysages et scènes de vie d'El Djazaïr. Abderrahmane Sahouli intégra l'école de peinture, située à la rue de la Marine, alors qu'il venait de quitter l'école primaire Brahim Fatah à La Casbah. Après sa démobilisation à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint, en 1946, en sa qualité d'artiste peintre affirmé, la Société des beaux-arts dirigée alors par l'artiste Camille Leroy, et ce, parallèlement à l'activité professionnelle qu'il mena dans son atelier sis à Bab El Oued (Nelson). Il acquit un autre atelier aux Champs-de-manœuvre qui fut plastiqué par l'OAS en 1962. Il assura des travaux en tant qu'artiste spécialisé dans la création d'affiches de cinéma comme l'œuvre cinématographique Le Vent des Aurès et la décoration des fonds de scène du TNA lorsque Mahieddine Bachtarzi le sollicitait. Lors du Festival panafricain, en 1967, le comité d'organisation lui fit appel pour la réalisation de grandes fresques. Ses élèves ont été nombreux dont les Hamchaoui, Douadi ou encore Bencheikh. Abderrahmane Sahouli ne quitta la Société des beaux-arts, créée en 1851, qu'en 1997. L'inhumation a eu lieu, hier, au cimetière Sidi M'hamed. Repose en paix Ammi Abderrahmane.