Les travailleurs de la Société des travaux maritimes de l'Ouest (Sotramo) sont toujours en grève illimitée, depuis le 10 juillet dernier, pour protester contre « une décision de justice qui met en péril l'avenir de 4000 travailleurs », selon les déclarations du collectif des travailleurs. Dans un communiqué rendu public, le collectif des travailleurs, « surpris par les déclarations de Abdelmoula qui prend à témoin l'opinion publique, défie ce dernier de mettre à exécution tous les arrêtés, ordonnances et jugements rendus par la justice depuis le début de cette affaire ». Le même collectif cite, entre autres, « l'application du jugement du tribunal d'Alger en date du 2 février 1993, annulant toutes les saisies opérées au profit de Abdelmoula et son contrat de vente avec Hydroélectra du 17 octobre 1990, l'exécution de l'arrêté commercial du 6 août 2001 confirmant le jugement du 2 février 1993, l'exécution de sa condamnation en 1999 à deux années de réclusion ferme par le tribunal d'Alger et le versement de 5,7 millions de dinars pour atteinte à propriété publique et vol qualifié, confirmé à son encontre par la Cour suprême en 2001 ». On apprendra par ailleurs que, depuis le début de cette grève, des informations ont laissé croire, au collectif des travailleurs, que le président de la République a instruit, lors du dernier Conseil des ministres, le chef du gouvernement d'ouvrir une enquête sur cette affaire. Il semble, toujours selon les mêmes interlocuteurs, que le chef du gouvernement aurait instruit à son tour le ministre de la Justice et garde des Sceaux de tirer au clair cette histoire qui semble « prendre en otage une EPE leader des travaux maritimes au Maghreb ». Cela dit, on apprendra également que le secrétaire général de l'UGTA, Sidi-Saïd, a dépêché des émissaires à Oran pour s'informer sur place des dessous, réels ou supposés, « d'une affaire qui traîne depuis plus d'une dizaine d'années ». En tout état de cause, le collectif des travailleurs de la Sotramo se dit décidé à aller jusqu'au bout dans leur mouvement de grève, dont la principale revendication, croit-on savoir, est la mise sur pied d'une commission d'enquête gouvernementale.