Les dispositions du projet de loi sur la promotion de la participation de la femme dans la vie politique, qui imposent aux partis politiques un quota minimum de 33% sur les listes électorales, ne font toujours pas l'unanimité, et ce, même chez les partis de l'Alliance présidentielle qui ont pourtant approuvé l'idée en votant, en novembre 2008, pour la révision de la Constitution. Les formations qui composent cette troïka divergent sur l'application de cette mesure. Pour le FLN, le débat reste ouvert, notamment sur cette question. «Au Parlement et au niveau des APW, nous ne voyons aucun problème. Mais concernant les APC, il y a un risque d'avoir des obstacles. Certains d'entre nous affirment qu'il serait préférable d'appliquer cette disposition à l'échelle des communes dans la mesure du possible, avec des quotas variables allant de 15 à 33%. Nous continuons à réfléchir sur la question et nous finirons par clore les discussions lors de la réunion qui se tiendra avec le groupe parlementaire du FLN», précise Kassa Aïssi, chargé de la communication de l'ex-parti unique. Même son de cloche chez le MSP. Selon son porte-parole, Mohamed Djemaâ, le parti ne voit «aucun inconvénient à ce qu'il y ait plus de femmes en politique». «Cependant, nous avons peur que le texte donne la primauté aux nominations féminines au détriment de la compétence. Nous aimerions que le texte, s'il est voté, s'applique de manière graduelle», déclare-t-il. Le RND du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, applaudit la décision. «C'est un acquis pour la femme algérienne et une avancée. Si la loi est votée, elle permettra une plus grande participation de la femme sur la scène politique et assurera son intégration», lance le chargé de communication du RND, Miloud Chorfi. Il estime, dans ce sens, que «cette proposition corrobore avec l'article 31 bis de la Constitution mettant l'homme et la femme sur un pied d'égalité». Pour le Parti des travailleurs, la mesure ne règle rien. «Ce n'est pas à travers l'instauration d'un quota de 30% que la place de la femme sera garantie sur la scène politique. Il faut d'abord lui donner les moyens pour y participer», rétorque Djelloul Djoudi, chargé de communication. Le parti de Louisa Hanoune plaide plutôt pour la révision du code de la famille qui, selon Djoudi Djelloul, «enfreint les libertés des femmes». Plus sceptique, le président du FNA, Moussa Touati, juge que le débat sur la promotion de la femme sur la scène politique est une histoire sans fin. «Le pouvoir veut instaurer un dialogue de sourds entre les citoyens et disloquer la société», s'insurge-t-il. Pour lui, «il est impossible d'imposer un quota de 33%, car l'Etat ne contrôle pas les partis». Il indique que «le meilleur moyen de garantir la place de la femme dans la société est son recrutement dans les administrations, à commencer par le secrétariat général du gouvernement». Plus critique, le RCD qualifie le projet de «la poudre aux yeux». «Le pourvoir veut seulement lancer un message à l'opinion internationale. Il n'a aucune volonté de changement. Si le régime voulait promouvoir la place de la femme, il aurait commencé par la désignation de cadres féminins dans le gouvernement, les institutions et les entités économiques publiques», souligne Mohcine Belabbas, porte-parole du RCD. Le FFS, quant à lui, compte s'exprimer sur l'ensemble des projets proposés prochainement. «Le FFS donnera son avis sur la question le 23 septembre, par le biais d'une déclaration qui sera transcrite à l'issue d'une réunion du conseil national», nous indique Chafaâ Bouaiche, chargé de la communication du parti. Pour rappel, la disposition stipule que «toute liste de candidats aux élections législatives, APW et APC, des communes de plus de 20 000 habitants, doit comporter une proportion de candidates qui ne saurait être inférieure à son tiers». En cas de non-respect de cette disposition, la liste sera rejetée. «Les sièges seront répartis en fonction du nombre de voix obtenues par chaque liste», est-il transcrit dans le projet de loi.