Durant la décennie noire, nombreuses étaient les mairies qui avaient connu des actes de sabotage et la destruction des archives et autres registres de l'état civil. Le siège de l'APC de Aïn Romana n'a pas échappé, en 1994, aux mains criminelles qui ont saccagé les locaux de la mairie avant de mettre le feu aux dossiers administratifs. Cette commune compte 12 483 habitants et elle est située au pied des majestueuses montagnes de Tamesguida, au sud du chef-lieu de la daïra de Mouzaïa, dans la wilaya de Blida. Pour rétablir les registres de l'état civil, concernant les actes de mariage et les actes de décès, et conformément à l'instruction numéro 71-155 du ministre de la Justice, du 3 juin 1971, les pouvoirs publics ont décidé de l'installation d'une commission chargée de la restitution des registres de l'état civil détériorés ou complètement ravagés par le feu dans ses deux copies (APC et cour de justice). Cette commission est composée d'un juge-conseil, du président de la cour, du procureur de la République, du DRAG, du chef de daïra, du P/APC et d'un secrétaire de ladite commission.L'opération menée à Aïn Romana et dans les localités dépendantes de cette commune, à l'instar de N'haoua, Bordj El Emir Khaled, Rayhane et une dizaine de fermes, pour la collecte de pièces justificatives d'actes de mariage et d'actes de décès des années 1985, 1986 et 1987 en vue de les transcrire dans les registres de l'état civil, a commencé le 4 novembre 2010. A ce jour, la commission s'est réunie deux fois et a étudié et tranché sur une cinquantaine de dossiers. Le P/APC de Aïn Romana, Abdenour Kouider Ayad, nous dira que tous les moyens humains et matériels ont été utilisés pour la réussite de cette importante opération de rétablissement des registres de l'état civil.«Même le chef de service de l'état civil des années 1980 a été sollicité pour trancher dans les dossiers litigieux des actes de mariage enregistrés sous sa responsabilité», affirme notre interlocuteur. Les citoyens concernés ont été sensibilisés par le biais de la presse écrite et parlée, et grâce aussi au concours des imams qui ont véhiculé l'information dans les mosquées. A noter que cette démarche touche aussi l'administration de la cour de Blida qui est aussi concernée par la détérioration de ses archives. Le P/APC de Aïn Romana nous apprendra enfin que, même si le délai de la campagne de renouvellement des registres est d'une année, les portes de la mairie resteront ouvertes aux citoyens, munis de pièces justificatives (actes de décès, actes de mariage ou carnet de famille) pour leur inscription dans les nouveaux registres.