Nordine Bouterfa, PDG du holding, a animé, hier à Alger, un point de presse à l'occasion de la présentation des comptes consolidés de l'année 2010. Une rencontre qui a aussi permis au premier responsable de Sonelgaz d'afficher clairement un certain nombre de revendications liées au financement des investissements projetés. Les programmes de développement des sociétés du groupe prévoient des dépenses à hauteur de 4600 milliards de dinars sur les 10 années à venir, dont 3600 milliards de dinars seront à la charge de Sonelgaz. M. Bouterfa précise que l'Etat actionnaire s'est engagé à couvrir les garanties pour les financements nécessaires à ces plans sur 20 ans avec 10 ans de différé. Les filiales du holding qui auront recours à l'endettement bénéficieront ainsi des garanties du Trésor. Toutefois, le premier responsable de l'entreprise regrette d'être, à chaque fois, contraint de négocier ces garanties avec les responsables du ministère des Finances. Il considère que cela empêche d'avoir une certaine visibilité à moyen terme. Le PDG du groupe Sonelgaz a également mis en avant le fait que les mesures techniques d'assainissement ne suffisent pas puisque les dépenses restent largement au-dessus des revenus. Chiffres à l'appui, M. Bouterfa indique que durant l'exercice 2010, le groupe a investi plus de 240 milliards de dinars, tandis que les recettes se montent à environ 168 milliards de dinars. Pour l'exercice 2011, le Trésor public devra prendre en charge 203 milliards de dinars de découvert bancaire. Les rachats de dettes seront compensés par des augmentations du capital social de Sonelgaz. Les responsables du holding veulent se projeter dans l'avenir et s'assurer de ressources pérennes, ce qui justifie la revendication de solutions structurelles à leurs difficultés financières. M. Bouterfa a annoncé, dans ce contexte, avoir entamé des négociations avec le ministère des Finances pour l'obtention d'un statut fiscal spécifique.Il s'agit, selon lui, de régler définitivement la question du précompte TVA. Il a également évoqué la possibilité de se pencher sur les transactions interfiliales. Mais la question primordiale qui demeure concerne le niveau de revenus des entreprises de distribution. Pour le PDG de Sonlegaz, il n'y a que deux solutions à ce problème. La première concerne la sempiternelle question du dégel des tarifs. Une hypothèse qui est pour l'heure écartée, du moins pour les 5 années à venir. Toutefois, M. Bouterfa considère que si les pouvoirs publics veulent «soutenir le pouvoir d'achat des citoyens, ils doivent en contrepartie trouver des solutions pour Sonelgaz». C'est dans ce sens que se présente la seconde solution : le gestionnaire souffle à demi-mot l'idée de recourir aux subventions directes sur le prix de l'électricité. Une manière aussi de rappeler que les subventions actuelles profitent en majorité aux produits importés.