Le mouvement de redressement du FLN réaffirme sa dissidence vis-à-vis du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem. Réunis hier à Draria (Alger), les redresseurs ont organisé leur conférence nationale. «La rupture avec l'exécutif est consommée», affirment-ils. L'une des figures du mouvement de redressement et authenticité, Abderrachid Boukerzaza, n'a pas été tendre avec le présent exécutif de l'ex-parti unique. «La corruption s'est propagée au sein du FLN. Elle a gangréné le parti», a-t-il indiqué lors de son allocution. L'ancien ministre de la Communication estime qu'«à l'heure des réformes et à l'aube du 50e anniversaire de l'indépendance, le FLN traverse diverses tensions». «Notre parti connaît une crise d'identité et de confiance entre la base et l'exécutif en raison du non-respect du règlement intérieur», a-t-il informé. Et d'ajouter : «Le FLN vit également une crise d'organisation, puisque la tête du parti a opté pour la fraude et l'obligation d'allégeance.» Dans le même sillage, M. Boukerzaza a déclaré que «le gaspillage a engendré une crise de gestion». Le point commun des redresseurs est sans conteste la non-reconnaissance de la composante du comité central. «Il est constitué de leurs amis et des hommes d'affaires (s'hab echkara), et ce, au détriment des vrais militants», s'indigne M. Boukerzaza. Avant lui, le meneur du mouvement, Salah Goudjil, a tracé les grandes lignes que doivent suivre ses sympathisants. «Nous devons nous préparer pour les prochaines élections législatives et locales de 2012. Nous nous présenterons aux élections avec l'étiquette FLN ou en tant qu'indépendants», a annoncé l'ennemi juré de Belkahdem. Il est longuement revenu sur les raisons à l'origine du mouvement de redressement. «Le comité central est illégitime», affirme-t-il. En outre, il reproche à Abdelaziz Belkhadem «d'être l'auteur de la fraude dans les kasmas et dans les mouhafadhas». M. Goudjil estime que l'actuel SG du FLN «tient un discours incohérent et mensonger». «Devant cette situation, il n'y a plus d'espoir avec l'équipe dirigeante du parti», souligne-t-il. Par ailleurs, Salah Goudjil déplore «l'envoi de mercenaires par ses adversaires pour perturber la conférence nationale des redresseurs». «A présent, ce sont eux les hors-la-loi (allusion faite à Belkhadem et Si Afif). Nous sommes le FLN et eux les redresseurs», conclut-il.