Longeant la zone industrielle Aïssat Idir de Oued Aïssi, l'ancienne RN 12 a été longtemps délaissée au point d'être impraticable. Signe de ce laisser-aller, un simple problème de fuite d'eau, « pourtant signalée à qui de droit depuis une année », témoignent des citoyens, a causé d'énormes désagréments pour les riverains et usagers de passage au lieu-dit Taâja. Ce ruissellement a favorisé, au fil du temps, l'apparition de crevasses et nids-de-poule atteignant par endroits 60 cm de profondeur. « L'éclairage public est défaillant aussi », nous précise un patron d'établissement de contrôle technique automobile, excédé par la dégradation du cadre de vie local. Accompagné d'un autre investisseur établi à Alger, ce dernier abonde dans le même sens : « Pour favoriser l'investissement, deux éléments sont indispensables, les routes et les télécommunications. » Contacté à ce sujet, le président d'APC de Tizi Rached annonce que « le tronçon de route dégradé sera refait et la fuite d'eau réparée ». Idem pour l'éclairage public. « Mais intervenir à l'intérieur même de la zone industrielle, cela n'est pas possible. Nous comptons convier tous les intervenants à une réunion pour clarifier les missions et prérogatives de tout un chacun », nous disent le président d'APC et son premier vice-président. Etayant cette position et signalant le flou existant au sujet de la « paternité » de la zone d'activité à cheval entre trois communes (Irdjen, Tizi Rached et Tizi Ouzou), l'exécutif de la commune de Tizi Rached affirme que « dans les années 2000, une opération de cadastration de la zone industrielle a fait que celle-ci se retrouve sur le territoire de la commune de Tizi Ouzou. L'opposition des comités des villages, à l'époque, n'y a rien changé ». Cela pose quel problème ? « Nous craignons que les taxes et autres impôts, jusque-là perçus par notre collectivité, soient, à l'avenir, versés à la commune de Tizi Ouzou et fera plonger notre commune dans un déséquilibre budgétaire. Nous possédons des arguments à faire valoir », ajoutent à l'unisson nos interlocuteurs. Trois communes concernées Pour sa part, M. Ould Rabah, directeur de la Société de gestion de l'investissement (SOGI), déclare que « nous sommes qu'une SPA et notre rôle est de mettre à la disposition des investisseurs des terrains viabilisés. En l'état actuel des choses, nous n'avons rien à voir avec la gestion de cette zone industrielle », rejetant l'amalgame fait entre la mission de la SOGI et la gestion de cet espace d'activité « au sein duquel nous ne sommes qu'un opérateur comme tous les autres ». Rappelant les initiatives faites pour redresser l'image de marque de la zone industrielle, notre interlocuteur précise : « En l'an 2000, j'ai insisté auprès de la wilaya ainsi que des opérateurs locaux pour l'amélioration de cet espace et en conséquence, une opération de volontariat a été faite pour le nettoiement de la zone. J'ai pu faire inscrire, auprès du ministère, la réhabilitation des bretelles desservant la zone et les conduites d'eau ainsi que l'éclairage public existant. Les trois APC de Tizi Ouzou, de Tizi Rached et d'Irdjen ont été associées pour le désherbage. A l'époque, l'Office de la promotion de l'investissement (OPI) avait piloté l'opération balisée par la signature de conventions. Mais le paiement n'ayant pas suivi, Sonelgaz a coupé le courant pour deux postes transformateurs. J'ai dû recourir à la justice pour une note de 700 millions de centimes, car l'OPI avait payé à la place des autres. » Ce directeur se défend d'être responsable de la gestion de la ZI : « Le ramassage des ordures et déchets ne relève pas de mes attributions et si l'on veut réhabiliter cet espace industriel, nous ne pouvons pas inclure l'ancienne RN 12 qui relève toujours de la DTP, car non déclassée. » « La gestion proprement dite de cette ZI est tributaire d'une décision gouvernementale qui procéderait au transfert de cette zone pour sa prise en charge. Cette opération est liée à l'assainissement du problème du foncier industriel. » D'ici là, la zone industrielle de Oued Aissi, créée au début des années 1970 et accueillant près de 10 opérateurs publics et privés, nous renvoie une image désolante et peu valorisante.