Une quarantaine de journalistes ont organisé un sit-in, hier, devant l'Assemblée populaire nationale (APN) pour protester contre le nouveau projet de loi sur le code de l'information. Au même moment, les députés s'apprêtent à débattre le texte de loi, qui remplace celui entré en vigueur en 1990, sous l'ère de l'ex-chef de gouvernement Mouloud Hamrouche. Vingt ans après, les protestataires estiment que «le nouveau projet de loi sur l'information cache une volonté de contrôler la corporation». Le rassemblement, qui a duré une vingtaine de minutes, a été sanctionné par la lecture d'un communiqué. Il a été lu par Rabah Chibani, un journaliste de Sawt El Ahrar (journal porte-voix du FLN, parti majoritaire à l'APN). «Ce projet de loi sur le code de l'information ne répond pas aux aspirations des professionnels des médias. Les pouvoirs publics cherchent encore une fois à museler les journalistes», affirme M. Chibani. Pour les membres de l'INDJ, «les députés vont approuver un projet qui est synonyme de régression et qui porte atteinte à la liberté d'expression». Même son de cloche pour Smaïl, journaliste dans un quotidien régional. «C'est le début de la fin. Tous les sacrifices consentis par nos prédécesseurs dans les années 1990 vont partir en fumée. Au lieu d'accorder plus de libertés et de stabilité aux journalistes, les autorités ordonnent aux députés de maintenir l'influence étatique et le diktat», estime-t-il. L'INDJ dénonce également «le manque de transparence en matière d'octroi des agréments». Sur un autre point, les protestataires regrettent «la non-publication d'un barème de salaires». Quelques témoignages sont déshonorants. «De nouveaux journalistes, fraîchement sortis des facultés, sont exploités par des directeurs de publication. Certains ne touchent pas de salaire, d'autres travaillent au noir et la majorité d'entre eux sont sous-payés», indique Fouzi, journaliste dans un quotidien d'expression française. Le manque de précision et de clarté de l'article 80 et les amendes, qui seraient dorénavant à la charge des journalistes, sont deux points principaux qui laissent les professionnels du secteur perplexes. L'INDJ se présente comme un troisième syndicat. Il en existe deux autres agréés. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA), chapeautée par l'UGTA. L'Algérie compte environ 4000 rédacteurs.