La Fédération Friedrich Ebert a organisé, hier, au lycée Cheikh Bouamama à Alger, un séminaire sur le harcèlement moral en milieu professionnel. Ce qui caractérise cette rencontre, qui traite de problèmes des employés, est l'absence de statistiques et d'études concrètes qui permettent de faire un état des lieux sur le phénomène en Algérie. Pas d'études qualitatives et pas de chiffres illustratifs. Les intervenants se sont limités à la définition du phénomène, à déterminer ses formes en se basant sur des théories établies et certains cas isolés. Mais les participants se sont entendu sur le fait que le harcèlement moral constitue une entrave à l'évolution de la carrière des employés. Nassera Merah, sociologue, estime que ce phénomène est généralisé dans le secteur public. «On met au placard le travailleur et on continue à lui donner son salaire. Car c'est l'Etat qui paie», révèle la sociologue qui qualifie d'illégal le dépôt de lettres de réclamation sans qu'il y ait d'accusé de réception. «Cette tendance tend à se généraliser dans les entreprises», regrette Mme Merah. La participation du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) a été une occasion pour les intervenant de débattre de l'impact du harcèlement moral sur les travailleurs et les modalités permettant de lutter contre ce phénomène. «Le harcèlement peut mettre en péril la profession de la victime et détruire son climat social», a mis en garde Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest. Les syndicalistes ont appelé à l'installation d'une cellule d'écoute dans chaque entreprise étatique. Pour sa part, Nadjia Zeghouda, syndicaliste et militante des droits humains, a relevé des insuffisances dans le code du travail, appelant à œuvrer afin qu'il y ait une législation qui puisse protéger l'employé du harcèlement moral. «L'inspecteur du Travail n'a pas les outils qui lui permettent de protéger le travailleur victime de harcèlement moral», estime cette militante qui plaide pour la révision du code du travail. De son côté, le coordinateur national du Snapest dénonce l'exclusion des syndicats autonomes lors de l'élaboration de ce code régissant les relations entre l'employeur et l'employé.