Pratiquement depuis le début de l'hiver, la région du Dahra est soumise à de très fortes restrictions sur les produits pétroliers et gaziers. Les 12 stations-services que compte la région ne sont presque plus approvisionnées en carburants. Il est arrivé que les transporteurs privés soient très contrariés par la rareté du carburant. Ce qui aura fortement perturbé les déplacements des citoyens, notamment les étudiants. Mais c'est le gaz butane conditionné en bonbonne qui continue de faire les frais de ce dysfonctionnement. Si bien que la spéculation s'est rapidement répandue, faisant grimper le prix de la bouteille de gaz de 200 à 300, voire 400 DA. Un citoyen rapporte qu'à la station de Nekmaria, tout en maintenant le prix de vente à 200 DA, le propriétaire s'est vu contraint de limiter la vente à une seule bouteille par famille. Contacté par téléphone, ce dernier souligne que la perte d'une seule bouteille lui coûte 2200 DA, prix de la consignation. Avec le retour de la pluie, même si les nuits sont plus clémentes, dans les recoins de Touazïa, de Chkarnia ou de Khraïssia, sur les hauteurs du Kramis, la température peut aisément devenir gélive durant une bonne partie de l'hiver. Ne disposant que d'un seul dépôt, cette partie montagneuse ne trouve aucune parade à la pénurie. Après une journée d'attente du camion livreur, un habitant de Khraïssia, qui avait loué une camionnette pour ses 4 bouteilles de gaz, a supplié le pompiste de les garder jusqu'au prochain passage du camion de Naftal. L'essence et le gazole sont désormais rationnés. Chaque véhicule est limité à 40 litres de carburant, y compris ceux des gendarmes et de la Protection civile. Le gérant tente tant bien que mal de satisfaire toute la région où vivent dans des conditions insoutenables près de 15 000 habitants. Même ceux de la wilaya voisine de Chlef font des incursions à la recherche de la moindre bouteille de gaz ou du plein de gazole pour leurs véhicules.